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SELECTION CD 20 avril 2024

La réconfortante sagesse des Maîtres



En des temps où toutes les fantaisies fleurissent sur les scènes lyriques, un DVD d'opéra réconfortant de la part d'EMI, un peu de repos avec une production intelligente et sage des Maîtres Chanteurs selon Nikolas Lehnhoff. Avec en prime une solide distribution et la direction fine et presque chambriste de Franz Welser-Möst.


Le 22/06/2005
Gérard MANNONI
 

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     La réconfortante sagesse des Maîtres



    Richard Wagner (1813-1883)
    Die Meistersinger von Nürnberg
    José van Dam (Hans Sachs)
    Matti Salminen (Veit Pogner)
    Michael Volle (Sixtus Beckmesser)
    Peter Seiffert (Walter von Soltzing)
    Christoph Strehl (David)
    Petra-Maria Schnitzer (Eva)
    Brigitte Pinter (Magdelene)
    Chor des Opernhauses Zürich
    Zusatzchor Opernhaus Zürich
    Ballettschule für das Opernhaus Zürich
    Statistenverein am Opernhaus Zürich
    Orchester der Oper Zürich
    direction : Franz Welser-Mölst
    mise en scène : Nikolaus Lehnhoff
    Filmé en 2004

    2 DVD EMI Classics 7243 5 99736 9 2


    Lors de la réouverture du festival de Bayreuth au début des années 1950, Wieland Wagner avait fait scandale avec une mise en scène des Maîtres chanteurs jugée révolutionnaire par son décor simplifié. Le petit-fils du compositeur avait notamment situé la scène finale dans une sorte d'arène blanche et or, sur les gradins de laquelle les choeurs étaient installés en demi-cercle, tout de blanc vêtus. La ville de Nuremberg ne bénéficiait plus d'aucune représentation figurative précise. Lors d'une reprise en 1957, il lui avait fallu calmer les esprits en ajoutant au-dessus de ces gradins une tapisserie représentant la cité bavaroise, ce qui avait permis à la presse satisfaite de titrer « les Maîtres enfin de retour à Nuremberg ! Â».

    Ces débats paraissent aujourd'hui bien innocents comparés aux délires psychotiques de la plupart des metteurs en scène actuels. Aussi est-on comme rassuré, apaisé, reposé même en voyant se dérouler la paisible production zurichoise de Lehnhoff, dont certaines images, les dernières notamment, ne sont pas sans rappeler la cette célèbre production de Wieland. Dans les décors simples mais sans minimalisme excessif de Roland Aeschlmann, Lehnhoff raconte l'histoire voulue par Wagner. On se situe bien à l'époque de l'action, mais en évitant la surcharge historique, avec juste ce qu'il faut pour que le texte corresponde à ce que l'on voit. Le résultat est que l'on écoute la musique sans passer son temps à se demander ce que veulent dire les images, les symboles, et autres joyeusetés qui se présentent à nos yeux partout la plupart du temps. Quitte à paraître affreusement peu branché et horriblement réactionnaire, reconnaissons que lorsque s'achève le deuxième DVD, on a vraiment l'impression d'avoir vu et entendu les Maîtres Chanteurs. Etonnant, non ? D'autant que la distribution comporte beaucoup d'éléments sinon exceptionnels, du moins très solides.

    Le Sachs bouleversant d'humanité de José van Dam

    Ainsi, le Hans Sachs de José van Dam, s'il ne s'impose pas par un impact vocal exceptionnel, bouleverse par son humanité profonde, son intelligence du texte, la simplicité intérieure du jeu. Il semble être par nature ce sage maître qui galvanise presque inconsciemment la science des siècles passés et l'admiration de ses contemporains. Matti Salminen est le très solide Pogner que l'on sait, Michael Volle un fort plausible Beckmesser – mais a-t-on jamais vu un mauvais Beckmesser ? – Christoph Strehl un juvénile et sympathique David, avec pour partenaire Brigitte Pinter, Magdelene plus accorte que celles que l'on voit souvent. Tous jouent avec intelligence et conviction des personnages bien typés, diversifiés, très naturels et vivants.

    Reste le couple d'amoureux. Un peu massifs physiquement l'un comme l'autre – mais ne soyons pas trop pointilleux sur le sujet, car on est loin des obèses que l'on nous inflige souvent à la scène – Peter Seiffert et Petra-Maria Schnitzer incarnent avec aisance et de vraies qualités musicales ces deux personnages quasi mythiques. Seiffert en particulier paraît surmonter allègrement un rôle où beaucoup arrivent épuisés au dernier acte, moment pourtant crucial à tous égards.

    Au pupitre, Franz Welser-Möst donne une vision claire, dynamique, bien structurée, presque chambriste de ce qui est sans doute la partition la plus complexe de Wagner. Voici donc un spectacle qui, sans marquer de manière mémorable les annales scéniques ni musicales de l'oeuvre, en donne une image exacte, approfondie, tout à fait adéquate pour qui veut la découvrir ou simplement l'entendre pour profiter de sa musique.

     
    Gérard MANNONI


     

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