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SELECTION CD 29 mars 2024

Un extraterrestre du clavier



À l'exact opposé d'un Nikolai Lugansky, mais d'une manière tout aussi passionnante, son contemporain et compatriote Boris Berezovsky nous livre chez Mirare une vision flamboyante des célèbres Préludes de Rachmaninov. Un art flamboyant, fulgurant, une puissance phénoménale, une digitalité extraterrestre.


Le 10/09/2005
Gérard MANNONI
 

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     Un extraterrestre du clavier



    Sergei Rachmaninov (1873-1943)
    Préludes pour piano :
    Prélude en ut# mineur op. 3 n° 2
    10 préludes op. 23
    13 préludes op. 32
    Boris Berezovsky, piano

    1CD Mirare MIR 004


    Boris Berezovsky a sans doute l'une des techniques les plus ahurissantes du moment et apparaît comme une sorte d'extraterrestre du clavier qui a d'abord pris un plaisir avoué à jouer surtout les oeuvres les plus inabordables pour des doigts humains. Et il représente aujourd'hui encore l'école russe la plus fulgurante que défend aussi un Evgueni Kissin.

    À trente-cinq ans, se tournant souvent aujourd'hui vers la musique de chambre, notamment avec son compère Vadim Repin, Berezovsky a montré qu'il savait faire autre chose qu'accumuler un maximum de notes dans un minimum de temps – même en faisant quand même de la vraie musique, car il fut dès ses débuts un vrai musicien. Les deux livres de Préludes de Rachmaninov sont très différents dans leur ensemble et le pianiste peut justement y montrer les deux aspects de son immense talent.

    Le premier livre, op. 23, est sans doute plus directement virtuose, avec une majorité de pièces intenses et brûlantes comme les 2e, 5e et 7e préludes, même s'ils alternent avec des pièces plus fluides ou plus strictement rythmiques. Berezovsky peut y déployer puissance, virtuosité, toute la pyrotechnie d'un jeu flamboyant qui ne recule d'ailleurs pas devant des attaques un peu violentes qui répugneraient un Lugansky. Mais le résultat est splendide de passion, de flamme, d'envolée.

    Les cloches de Boris Godounov

    En comparaison du premier, le deuxième livre, op. 32 aurait des couleurs plus debussystes, plus translucides, des climats moins agitées, même si le 9e prélude par exemple est d'une opulence grisante, et le 10e d'une rage très lisztienne. Le pianiste russe y montre en tout cas une retenue, un lyrisme où le rêve occupe une plus grande part, et tout s'achève par le somptueux 13e prélude qui alterne grands accords sonnant comme les cloches du sacre de Boris Godounov, ruissellements listziens et dissonances à la Prokofiev.

    Un feu d'artifice sonore, un art du piano orchestral qui hérissera les tenants du minimalisme et de l'étriqué, et qui ravira toutes les natures généreuses !

     
    Gérard MANNONI


     

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