Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour piano n° 2 en sib majeur, op. 83
KlavierstĂĽcke op. 119
Marc-André Hamelin, piano
Orchestre symphonique de Dallas
direction : Andrew Litton
Enregistrement : 01/2006 (Dallas) et 02/2006 (Suffolk)
1SACD hybride Hyperion SACDA67750
Il est difficile de s'assurer une place de choix dans la cohorte de monstres sacrés qui ont marqué l'histoire discographique de ce 2e concerto pour piano de Brahms – citons le très récent tandem formé par Nelson Freire et Riccardo Chailly chez Decca, pour s'en tenir à l'actualité brûlante.
S'il ne peut se mesurer totalement aux grands prédécesseurs, ce disque Hyperion n'est cependant en rien indigne et vaut surtour pour la prestation de Marc-André Hamelin, un peu sous-estimé dans nos contrées. Le pianiste canadien fait comme d'habitude prévaloir une sonorité généreuse, large, qui convient parfaitement à l'écriture dense de l'oeuvre – il fait un sort similaire (et enviable) aux Klavierstücke op. 119.
Pas de pathos superflu, pas d'envolée lyrico-exaltée mais plutôt une coulée musicale qu'on devine d'une solidité à toute épreuve. Peut-être aurait-il pu, simplement, y insuffler un petit surcroît d'âme, mais une telle qualité pianistique est suffisamment rare pour qu'on la salue.
L'accompagnement d'Andrew Litton ne s'attarde pas non plus en langueurs inutiles, organisant efficacement les sonorités brillantes – mais un peu impersonnelles, comme c'est parfois le cas s'agissant des phalanges américaines – de l'Orchestre symphonique de Dallas. La finition orchestrale laisse ponctuellement à désirer et les ombres savamment distillées par Brahms ne sont pas tout à fait entièrement traduites. L'ensemble a néanmoins de l'allure.
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