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SELECTION CD 19 avril 2024

Un Enlèvement sucré-salé



Belle captation du très original Enlèvement au sérail signé à Aix-en-Provence, en coproduction avec les opéras de Baden-Baden, de Rouen et de Lausanne, par la nouvelle équipe dirigeante de l'Opéra-Comique : Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. Une vision où l'humour et le charme se teintent d'interrogations moins optimistes.


Le 16/07/2007
Gérard MANNONI
 

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     Un Enlèvement sucré-salé



    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Die Entführung aus dem Serail, Singspiel en trois actes (1782)

    Shahrokh Moshkin-Ghalam (Bassa Selim)
    Malin Hartelius (Konstanze)
    Magalie Léger (Blonde)
    Matthias Klink (Belmonte)
    Loïc Felix (Pedrillo)
    Wojtek Smilek (Osmin)

    EuropaChorAkademie
    Les Musiciens du Louvre-Grenoble
    direction : Marc Minkowski
    mise en scène : Jérôme Deschamps et Macha Makeieff
    décors : Miquel Barcelo
    costumes et accessoires : Macha Makeïeff
    éclairages : Dominique Bruguière
    Enregistré au festival d'Aix-en-Provence en juillet 2004

    1 DVD BelAir classiques BAC028


    Reprise cet été au Grand Saint-Jean, cette production de l'Enlèvement au sérail fut conçue dans un esprit typiquement aixois, c'est-à-dire dans un mélange de légèreté poétique et d'analyse en profondeur qui fit si longtemps le succès et la réputation de l'institution fondée par Gabriel Dussurget. Juste ce qu'il faut d'insolence ou de liberté, juste ce qu'il faut de réflexion et d'apport personnel.

    Autour des héros bien connus, l'équipe Deschamps-Makeïeff a su créer tout un univers comme miniaturisé, fait d'apparitions furtives, de passages impromptus de personnages inattendus, d'interventions qui semblent faussement à contre temps. C'est un sérail où l'on n'est jamais à l'abris d'oreilles indiscrètes, de regards qui ne le sont pas moins, où l'on s'étonne de tout et de rien, où le futile n'est pas vraiment distingué du fondamental.

    Au milieu de tout cela, joliment décoratif, d'ailleurs, les héros vivent les tumultes d'amours pas aussi simples qu'ils pourraient le sembler au premier abord. C'est cet aspect de leurs rapports qui a intéressé Jérôme Deschamps. Qui aime vraiment qui dans cette intrigue, où sont les conventions sociales et l'amour sincère, où sont les vrais regrets et la vraie générosité ? Autant de questions qu'il suggère, sans y apporter trop ouvertement de réponses. D'où une mise en scène pleine de vie, de couleur, d'astuces, de choix souvent heureux, mais pas toujours.

    Par exemple, si Shahrokh Moshkin-Ghalam est un fabuleux danseur à la plastique incomparable et au talent d'acteur bien connu, est-ce une bonne idée que d'imaginer le Pacha Sélim en derviche tourneur ? Cela ne met nullement en cause le côté extraordinairement spectaculaire de ce qu'exécute l'artiste, mais quand on sait que Mozart considérait ce personnage comme trop digne pour seulement chanter et qu'il l'avait donc doté seulement de texte parlé, il est un peu étrange de le voir danser, car cela déséquilibre son rapport aux autres protagonistes. Dans tout ce qui est jeu dramatique, face à Constance notamment, c'est en revanche parfait.

    Que dire ces chanteurs ? Ils sont tous fort sympathiques, très investis dans leur tâche, et même si aucun n'a une voix qui approche les grandes distributions que nous connaissons tous aujourd'hui comme hier, ils ne déméritent pas et délivrent avec enthousiasme et souvent du talent la musique de Mozart. Ils sont en outre physiquement bien assortis. Marc Minkowski domine le tout musicalement, comme on s'en doute et comme on avait pu le constater alors.

    Sans être une version de référence, cette captation constitue un témoignage positif sur un festival dont la vitalité résiste au temps.

     
    Gérard MANNONI


     

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