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SELECTION CD 24 avril 2024

L'art du Lied mahlérien



Complément naturel au coffret des symphonies, le DVD de Lieder sous la houlette de Leonard Bernstein représente la quintessence de ces pièces qui sont l'autre versant de la montagne Mahler. Un incontournable de toute vidéothèque mahlérienne, à compléter par le documentaire The Little Drummer Boy opportunément réédité en regard par Deutsche Grammophon.


Le 05/10/2007
Yannick MILLON
 

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     L'art du Lied mahlérien



    Gustav Mahler (1860-1911)
    Lieder eines fahrenden Gesellen
    Lieder nach Gedichten aus Des Knaben Wunderhorn (*)
    Rückert-Lieder
    Kindertotenlieder

    Thomas Hampson, baryton
    Wiener Philharmoniker
    direction : Leonard Bernstein
    Enregistrement : Musikvereinsaal, Wien, 10/1988 (Kinder), 02/1990
    (*)
    Lucia Popp, soprano
    Walton Groenroos, baryton
    Israël Philharmonic
    Enregistrement : Mann Auditorium, Tel Aviv, 05/1984

    1DVD Deutsche Grammophon Unitel Classica 00440 073 4167

    The Little Drummer Boy
    An essay on Gustav Mahler, by and with Leonard Bernstein (1985)
    Filmé pour la BBC Television

    1DVD Deutsche Grammophon Unitel Classica 00440 073 4350


    Pour léguer à la postérité une « intégrale Â» Mahler en vidéo aussi complète que possible, Leonard Bernstein se laissait de nouveau filmer par les caméras de Humphrey Burton au soir de sa vie. Des séances précieuses à plus d'un titre, les Kindertotenlieder d'octobre 1988 comme les Rückert-Lieder et les Lieder eines fahrenden Gesellen de février 1990 – toutes dernières apparitions du chef américain à Vienne – atteignant des sommets d'expressivité à travers des tempi ralentis, les timbres crépusculaires des Wiener Philharmoniker, et un rubato inouï – Wenn dein Mütterlein.

    Bernstein frappe en plein coeur de ces partitions, les fait sonner dans toute leur plénitude, avec toujours ce vague à l'âme, cette Sehnsucht héritière en droite ligne de Schubert. En grand maître du temps musical, il réussit un Ich bin der Welt absolument hypnotique, étendu à l'infini, porté par le suprême cor anglais de Walter Lehmayr, abolissant le carcan des barres de mesure.

    Les Rückert-Lieder sont par ailleurs le cycle qui sied le mieux à la typologie vocale de Thomas Hampson, un rien moins souverain dans les Gesellen, et constamment gêné par la tessiture grave des Kindertotenlieder. L'art du baryton américain, idéal de sobriété comme de diction, n'est pas en cause. Une fois encore, mais alors bien loin des ravages actuels, le timbre apparaît cantonné dans le gris, l'émission pauvre de la couleur que savait y mettre un Fischer-Dieskau.

    En complément de ces trois cycles, Bernstein avait aussi remis sur le métier les douze Lieder orchestrés du Knaben Wunderhorn, dans un concert de mai 1984 à Tel Aviv, avec l'Israel Philharmonic. On en retiendra avant tout la lumière irradiante d'une Lucia Popp en état de grâce, notamment dans un Wo die schönen trompeten blasen d'anthologie, sans doute inégalé à ce jour. Le baryton Walton Groenroos, diction percutante et timbre assez curieusement à mi-chemin entre un Fischer-Dieskau et un Berry, se sort quant à lui honorablement des tessitures insensées qui lui sont confiées.

    Les réserves viennent principalement de l'orchestre, que Bernstein parvient à secouer sinon à homogénéiser. Après les Wiener, le constat est impitoyable, et bien souvent les cordes – pour ne rien dire des vents –, sonnent comme d'une formation de troisième ordre, sans discipline ni justesse. La veine comique de certaines pièces atténue une impression de quasi amateurisme tout à fait mal à propos dans le cadre d'une édition aussi sérieuse.

    Nous ne pouvons donc que vous conseiller de commencer par ces Wunderhorn-Lieder et de ne pas suivre la programmation chronologique du DVD, qui les intercale entre les Gesellen et les Rückert-Lieder, sans quoi la chute risque d'être rude. Mais sachez aussi que dès que Lucia Popp ouvre la bouche, on n'entend plus qu'elle, et les disgracieux arrière-plans orchestraux s'effacent.





    Enfin, nous vous recommandons chaleureusement en complément l'acquisition du passionnant documentaire de la BBC The Little Drummer Boy, essai de 85 minutes de Bernstein sur l'art de Mahler. Le chef américain livre avec tout son charisme naturel une analyse accessible à tous du style mahlérien à travers la figure du Petit tambour qui serait le compositeur lui-même, et en vient naturellement à question de la religion, et notamment du « judaïsme de la honte Â» de Mahler, converti au catholicisme dans le simple but d'obtenir le poste de directeur de l'Opéra de Vienne, et du refuge tardif dans les philosophies orientales du Chant de la terre. Le tout sous-tendu par des images de l'intégrale Unitel de Bernstein et quelques repères biographiques tout à fait bienvenus.

     
    Yannick MILLON


     

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