Schumann et Brahms nouvelle génération |
Robert Schumann (1810-1856)
Quintette avec piano en mib majeur op. 44
Johannes Brahms (1833-1897)
Quintette avec piano en fa mineur op. 34
Leif Ove Andsnes, piano
Quatuor Artemis
1 CD Virgin Classics 00946 395 143 2 B
Ils n'en sont plus Ă leur coup d'essai. Les quatre musiciens du Quatuor Artemis, Natalia Prischepenko et Heime MĂĽller au violon, Volker Jacobsen Ă l'alto et Eckart Runge au violoncelle ont dĂ©jĂ plus d'un succès Ă leur actif, tant au disque – dĂ©jĂ chez Virgin pour l'excellent Dvořák-Janáček – qu'au concert.
Associés ici au grand Leif Ove Andsnes – et c'est une belle idée que de les avoir réunis –, ils abordent deux oeuvres majeures du répertoire romantique. Elles ont été bien des fois enregistrées, et par les plus grands, mais la force de ces musiciens là est encore une fois de rester dans une tradition reconnue et d'apporter la personnalité de leur regard d'interprètes du XXIe siècle.
Quelle différence, dira-t-on ? C'est une question de son, tout d'abord. Pianiste et instrumentistes à cordes connaissent une fusion de ce que l'on appelait les « écoles » et qui permet d'emblée une homogénéité, une recherche commune en ce domaine. Le panachage des nationalités permet en revanche des apports de sensibilités diverses qui trouvent dans l'habitude du travail commun les chemins d'une osmose évitant toute contradiction de style ou de pensée.
Il en résulte des accents, une dynamique, des phrasés, des contrastes qui bâtissent une lecture forte, personnelle, enthousiaste – il suffit pour s'en convaincre d'écouter l'attaque du Quintette de Brahms – dont la sincérité et la profondeur nous parlent immédiatement. On est parfois surpris par ce qu'ils choisissent de mettre en relief – par exemple dans le deuxième mouvement de Schumann – mais on est vite convaincu, intéressé, touché.
Andsnes est naturellement l'axe central de ces interprétations, avec toujours cette intériorité et cette générosité sans emphase qui donnent tant de poids à tout ce qu'il joue. Ce n'est jamais du sentimentalisme débridé ni échevelé, mais, appuyée sur une superbe maîtrise instrumentale, une approche rajeunie de l'univers romantique que nous donne cette génération réconfortante qui va assumer ce répertoire au troisième millénaire.
| |
|