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SELECTION CD |
24 avril 2024 |
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SĂ©lection CD de mars 2008 |
En passant par la Russie
Modest Moussorgski (1839-1881)
Tableaux d'une exposition
Orchestration de Maurice Ravel
Alexandre Borodine (1833-1887)
Symphonie n° 2 en si mineur, « Épique »
Danses polovtsiennes (le Prince Igor)
Berliner Philharmoniker
direction : Sir Simon Rattle
1 CD EMI 5 17582 2
Il nous avait habitué à un répertoire plus « intellectuel ». Mais qui se plaindra de ce détour par des terres aussi colorées, aussi généreuses et surtout aussi aptes à mettre en valeur les qualités sonores exceptionnelles du Philharmonique de Berlin ? Sir Simon Rattle visite les Tableaux d'une exposition de Moussorgski-Ravel en alternant beaucoup de finesse et de retenue et de vastes déploiements de décibels. La 2e symphonie de Borodine, sans être un chef-d'oeuvre absolu, reste une page très attachante, bien colorée elle aussi et l'on retrouve ensuite les célébrissimes Danses polovtsiennes extraites du Prince Igor dont l'orientalisme et les élans fougueux demeurent d'une grande efficacité émotive.
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Toujours la Russie
Rhapsody – Cello sonatas
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Sonate en sol mineur, op. 19
Vocalise (transcription)
Variations sur un thème de Paganini (transcription)
Sergei Prokofiev (1891-1953)
Sonate en ut majeur, op. 119
Gautier Capuçon, violoncelle
Gabriela Montero, piano
1 CD Virgin Classics 385786 2
Le goût pour la musique russe bat son plein. Retombées de l'année Chostakovitch ? Avec pour partenaire la belle Gabriela Montero sur qui Virgin semble fonder de grandes espérances mais qui n'est pas totalement convaincante ici, le violoncelliste Gautier Capuçon joue Rachmaninov et Prokofiev. Du premier, il donne d'abord une lecture profonde, généreuse, bien construite et bien vécue de la Sonate en sol mineur op. 19. C'est du très beau violoncelle, avec toujours cette lumière particulière que le jeune musicien sait apporter à ce qu'il interprète. Viennent ensuite deux transcriptions réalisées par les deux artistes, celle de la célèbre Vocalise – encore un magnifique moment instrumental – et celle de la Variation 18 de la Rhapsodie sur un thème de Paganini, moins indispensable. La Sonate en ut majeur op. 119 de Prokofiev connaît aussi une approche très investie, puissante, brillante mais profonde de la part de Gautier Capuçon, décidément plus exact que Gabriela Montero, au toucher sans grande personnalité.
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Simon Trpceski joue Debussy
Claude Debussy (1862-1918)
Images
Children's corner
Deux arabesques
Clair de lune
L'Isle joyeuse
Simon Trpceski, piano
1 CD EMI 5 00272 2
Pour son quatrième CD chez EMI, le jeune – il n'a pas 30 ans – pianiste macédonien se tourne cette fois vers la musique française. Après Chopin, Rachmaninov et un ensemble de compositeurs russes (Tchaïkovski, Prokofiev, Stravinski, Scriabine), ce sont les Images de Debussy qu'il nous propose, avec Children's Corner, les deux Arabesques, Clair de lune et l'Isle joyeuse. L'approche sonore et sensible de cette musique est magnifique, avec des recherches de couleurs, de dynamique, une habileté digitales exceptionnelles. Beaucoup de subtilité aussi, pour ne pas exagérer les chatoiements bien tentants de ces pages qui trouvent ici comme une nouvelle jeunesse.
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La bravoure de Diana Damrau
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
O zittre nicht (Die Zauberflöte)
Der Hölle Rache (Die Zauberflöte)
In un instante... Parto, m'affretto (Lucio Silla)
Basta, vincesti... Ah, non lasciarmi, air de concert KV 295a
Antonio Salieri (1750-1825)
Fra i barbari sospetti (Cublai)
D'un insultante orgoglio (Cublai)
Numi, respiro... Ah, lo sento (l'Europa riconosciuta)
Quando piĂą irato freme (l'Europa riconosciuta)
Basta, vincesti... Ah, non lasciarmi (Der Rauchfangkehrer)
Sento l'amica speme (Semiramide)
Se spiegar potessi appieno (La finta scema)
Vincenzo Righini (1756-1812)
Ove son? Qual'aure io spiro (Il natal d'Apollo)
Ombra dolente (Il natal d'Apollo)
Diana Damrau, soprano
Le Cercle de l'Harmonie
direction : Jérémie Rhorer
1 CD Virgin Classics 395250 2
Il ne faut pas se tromper de répertoire. Diana Damrau, qui vient de donner un décevant récital de mélodies aux Sommets musicaux de Gstaad, est ici beaucoup plus dans son élément naturel. En pleine carrière, à un âge où les sopranos sont au maximum de leurs possibilités, elle déploie les fastes d'une voix extrêmement agile, au timbre agréable. L'idée de faire cohabiter Mozart et Salieri n'est pas nouvelle, mais elle fonctionne toujours bien et l'on découvre encore quelques aspects de l'art du second. C'est un disque brillant. Place-t-il pourtant cette cantatrice, hôte des plus grands festivals – elle est depuis plusieurs années la Reine de la nuit préférée de Salzbourg – et des plus illustres théâtres, au rang des gloires actuelles qui pratiquent ce répertoire ? C'est moins sûr. Restons prudent face à ces révélations si bien orchestrées par la promotion des firmes discographiques.
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| GĂ©rard MANNONI
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