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SELECTION CD 24 avril 2024

Grandes voix d’automne



Plusieurs belles publications de récitals chez Decca nous rappellent que l’époque bénéficie de grandes voix, nouvelles ou déjà glorieuses. Écouter le baryton Erwin Schrott, les Strauss de Renée Fleming ou encore le timbre d’une luminosité exceptionnelle de Juan Diego Florez, c’est d’une certaine manière apporter un peu de soleil aux journées automnales.


Le 10/11/2008
GĂ©rard MANNONI
 

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     Grandes voix d’automne

    Tout pour ĂŞtre une star





    Mozart, Verdi, Berlioz, Gounod, Meyerbeer
    Erwin Schrott, baryton-basse
    Orquestra de la Comunitat Valenciana
    direction : Riccardo Frizza

    1 CD Decca 478 0473


    Et si on oubliait un peu que l’Uruguayen Erwin Schrott est d’abord l’une des personnalités montantes du monde lyrique les plus intéressantes, avant d’attribuer sa célébrité au fait qu’il soit à la ville l’époux de la belle Anna Netrebko et le père de leur enfant ?

    Même sans cette vie privée certes enviable, il aurait attiré l’attention des publics et des médias. Il a tout ce que l’on aime à juste raison aujourd’hui. Une vraie voix, de baryton basse, ou de basse chantante comme on voudra, un physique de cinéma et un talent d’acteur qui brûle les planches.

    Pour le disque, c’est la voix qui compte, bien sûr, mais il est incontestable qu’un vrai tempérament de scène s’entend toujours. Et c’est le cas. Même si l’on peut trouver certaines des interprétations qu’il livre ici moins réussies que d’autres, cette magie du contact direct opère quasiment tout le temps.

    Une erreur incontestable, le Voici des roses de la Damnation de Faust, approximatif à tous égards. À oublier au plus vite. Sinon, tout le reste a sa raison d’être. Schrott améliorera son français, mais déjà son Philippe II en version originale, les airs des Vêpres siciliennes, de Robert le Diable et du Faust de Gounod dans notre langue sont aussi compréhensibles que par la plupart des autres interprètes actuels de ces rôles et chantés avec un style dans l’ensemble adéquat.

    Le timbre, sombre et franc, l’émission directe et musicale sont évidemment encore mieux mis en valeur dans les Mozart – Don Giovanni et Figaro – répertoire le mieux adapté en ce moment aux possibilités du chanteur. Mais l’ensemble est brillant, porteur d’un superbe potentiel que l’on sent en pleine évolution.

    Le répertoire qui s’ouvre à Erwin Schrott est vaste et ne regorge pas de rivaux directs, surtout avec les autres qualités mentionnées. Et puis 34 ans, c’est presque l’enfance pour ce type de voix. Un CD de toutes manières bien agréable à écouter, même si l’Orquestra de la Comunitat Valenciana et Riccardo Frizza ne brillent guère.



     
    L’incroyable Señor Flórez





    Bel canto spectacular
    Donizetti, Bellini, Rossini
    Juan Diego Flórez, ténor
    Orquestra de la Comunitat Valenciana
    direction : Daniel Oren

    1 CD Decca 478 0314


    Ceux qui croyaient tout savoir de Juan Diego Flórez seront peut-être surpris. Signalons d’abord qu’une édition limitée complète le CD d’un DVD comprenant un interview en anglais, un extrait en scène de la Fille du régiment, bien sûr, et de Don Pasquale, du Barbier de Séville, des photos et une discographie.

    Sur le CD, on trouve des pages de bel canto pur et dur, Donizetti, Bellini et Rossini, mais avec non seulement des airs, mais des scènes entières avec partenaires. Et non des moindres puisque ce sont Anna Netrebko pour I Puritani, Mariuz Kwiecien pour l’Elisir d’amore, Patricia Ciofi pour Linda di Chamounix, Daniela Barcellona pour Il Viaggio a Reims et Plácido Domingo pour un bonus consacré à l’Otello de Rossini !

    Plaisir d’entendre toutes ces voix dans quelque chose de plus vivant, de plus théâtral qu’une traditionnelle série d’airs. Et il faut bien reconnaître que Flórez lui-même fascine toujours autant par sa maîtrise des aigus – jusqu’au contre-ré ! – son intelligence du phrasé, sa musicalité et son entrain quand cela est nécessaire.

    Car, s’il est plus que tout autre apte à nous faire partager les angoisses, les doutes des grands héros romantiques, il a aussi l’humour qui convient tant à la Fille du régiment qu’au Voyage à Reims ou à l’Élixir. Le programme a son originalité avec Linda et la Favorite, l’air la Maîtresse du roi chanté en français, et procure surtout une impression absolue de sécurité vocale en tous domaines.

    La nature de la voix de Flórez avec cette souplesse, ce registre aigu, son côté percutant et égal, n’est pas de celles qui vous émeuvent a priori, mais cet art du chant stupéfiant au service d’une telle science stylistique sont uniques aujourd’hui dans ce répertoire et n’ont pas connu jadis beaucoup d’exemples à ce niveau. Profitons-en !

    Sous la baguette de Daniel Oren, l’Orquestra de la Comunitat Valenciana est plus efficace que sous celle de Riccardo Frizza avec Erwin Schrott.



     
    La reine Renée





    Richard Strauss (1864-1949)
    Vier letzte Lieder
    Extraits d’Ariadne auf Naxos, Die ägyptische Helena
    Verführung, op. 33 n° 1
    Freundliche Vision, op. 48 n° 1
    Winterweihe, op. 48 n° 4
    Zueignung, op. 10 n° 1
    Renée Fleming, soprano
    MĂĽnchner Philharmoniker
    direction : Christian Thielemann

    1 CD Decca 478 1074


    S’il est un compositeur avec lequel la personnalité vocale, musicale et même physique de Renée Fleming est en osmose absolue, c’est bien Richard Strauss. Et quand la grande cantatrice est accompagnée par les Münchner Philharmoniker sous la baguette par Christian Thielemann, on est en plein ciel ! Une présence magistrale à tous égards, dans la puissance comme dans la mesure.

    Les Quatre derniers Lieder, trois extraits d’Ariane à Naxos, quatre Lieder et un extrait d’Hélène d’Égypte constituent le très excitant programme de ce CD. Les Vier letzte Lieder ont été captés en direct lors d’un concert munichois en avril 2008. Inutile de tenter quelque discographie comparée avec les multiples versions de ces pages souvent servies à un niveau exceptionnel, qu’il s’agisse des versions Schwarzkopf, de celle de Lisa della Casa, et de celles nombreuses autres cantatrices qui s’y sont risquées.

    Pour Fleming, une bonne dizaine d’années sépare un premier enregistrement – avec Christoph Eschenbach – de celui-ci. Différent ? Oui et non, celui-ci ayant la présence du direct et une maturité autre, sans oublier l’intelligence de Thielemann au pupitre. Meilleure ? En tout cas admirable de poésie intériorisée, de retenue, de technique du souffle.

    Admirables aussi, les extraits d’Ariane à Naxos, où la voix semble dans son emploi idéal, juste à la bonne mesure, ni trop légère ni trop lyrique, onctueuse et sensuelle. Et puis, beaucoup plus inattendu, cet extrait d’Hélène d’Égypte aux aigus sereins, limpides, au phrasé d’un dessin parfait, aux couleurs immatérielles.

    Peut-on chanter Strauss mieux que cela ? Sans doute Schwarzkopf avait-elle en plus un fond de culture germanique qui donnait encore plus de vérité et d’intensité. Mais c’est tout. Un CD Strauss d’anthologie.

     
    GĂ©rard MANNONI


     

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