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SELECTION CD 28 mars 2024

Octobre 2009



Même si la production de rentrée s’est quelque peu ralentie, les tentations ne manquent guère et les firmes discographiques proposent aussi bien leurs stars que des noms à confirmer. Panorama des grandes parutions de ce début d’automne, des incontournables Cecilia Bartoli et Jonas Kaufmann au jeune Guillaume Coppola.


Le 26/10/2009
GĂ©rard MANNONI
 

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     Octobre 2009

    Bartoli et l’art des castrats



    Cecilia Bartoli – Sacrificium
    Porpora, Caldara, Graun, Leo, Broschi
    Cecilia Bartoli, mezzo-soprano
    Il Giardino armonico
    direction : Giovanni Antonini
    CD Decca (2CD dans l’édition de Luxe) 478 1524




    On a beau dire, elle reste unique en son genre. Personne d’autre qu’elle ne pourrait se permettre cette incroyable évocation du grand répertoire castrat, airs tous enregistrés pour la première fois à une exception près. Porpora, Graun, Vinci, Caldara, Leo, Araia, noms célèbres ou à peine connus illustrant cet art à la fois si brillant et si malsain au début du XVIIIe siècle.

    Vocalises hallucinantes, souffle sans fin, émotion aussi dans de beaux airs plus simplement lyriques, la Bartoli y est splendide de virtuosité, de musicalité. Bien sûr, on peut se lasser de ces démonstrations pyrotechniques, mais elles furent quand même un moment fondamental dans l’histoire de l’opéra.

    On est moins à l’aise, c’est certain, en feuilletant l’abondant livret qui accompagne l’édition limitée de luxe dotée également d’un CD de bonus. Un vrai petit dictionnaire nous dévoile tous les secrets de la castration et de ses effets, avec même des reproductions d’opérations, des photos d’instruments indispensables à cette barbare pratique.

    De quoi vous donner autant de frissons d’horreur que les prouesses vocales de Cecilia vous en procurent de plaisir ! Quant aux photos illustrant la pochette, on peut les trouver très adaptées ou assez… discutables. Elles sont en tout cas courageuses.


     
    Portrait lisztien prometteur



    Franz Liszt – Un Portrait
    La Danza (Tarantella napoletana)
    Funérailles
    Bagatelle sans tonalité
    Saint François de Paule marchant sur les flots
    6 Consolations
    La Vallée d’Obermann
    Rêve d’amour
    Rhapsodie hongroise n° 2
    Guillaume Coppola, piano
    CD Calliope CAL 9412



    Bien lancé dans la carrière et pur produit de ce que l’on peut encore appeler l’École française de piano malgré l’internationalisation des styles, Guillaume Coppola propose chez Calliope un Portrait Franz Liszt. Le programme alterne donc pièces de grande virtuosité et d’autres plus portées sur la méditation ou sur des états d’âme romantiques exprimés de manière plus intérieure. La Danza, Funérailles, la Bagatelle sans tonalité, Saint François de Paule marchant sur les flots, Rêve d’amour, la Vallée d’Obermann, une rhapsodie hongroise ; on aura compris que l’éventail est large.

    Comme tous les pianistes de sa génération, Coppola est brillant sur le plan technique, doigts agiles, bonne qualité du son. Les tempi sont choisis sans beaucoup d’imagination, mais avec ce qu’il faut de personnalité. Du beau piano, donc, même s’il y manque encore une certaine capacité à bien différencier et caractériser le climat des œuvres abordées.

    Plus spontanément à l’aise dans la virtuosité, Guillaume Coppola doit parvenir à convaincre davantage dans ce qui est rêverie, méditation, voire carrément dans les images aux tonalités funèbres – Funérailles. En d’autres mots, ses interprétations sont encore un peu uniformes pour rendre toute la justice possible à un choix aussi éclectique. Mais les amateurs de Liszt trouveront bien du plaisir à l’écoute de cette approche directe et sans complications.


     
    La mélancolie selon Kaufmann



    Jonas Kaufmann – Sehnsucht
    Mozart, Schubert, Beethoven, Wagner
    Mahler Chamber Orchestra
    direction : Claudio Abbado
    CD Decca 478 1463



    Pas facile pour un chanteur d’accéder au sommet de la plus extrême célébrité et de la plus frénétique médiatisation au moment même où l’évolution de sa voix lui fait amorcer un décisif tournant de carrière. Jonas Kaufmann doit à une qualité vocale, un art du chant et un physique aussi exceptionnels les uns que les autres, d’être devenu très vite LE ténor que tout le monde s’arrache.

    Decca publie un deuxième CD cette fois consacré au répertoire allemand. La voix de Kaufmann, dotée d’une couleur plus sombre que celle généralement entendue dans le répertoire italien, est en route vers les Siegmund qu’il chantera bientôt au Met et ailleurs, certainement aussi vers les Tristan et autres Tannhaüser, pour ne pas parler d’Otello.

    La quarantaine, c’est l’âge où un ténor de ce type a encore tout l’avenir devant lui. La réussite de ce CD est totale. Il y a des sommets, Siegmund, justement, Parsifal aussi, Florestan. Absolument superbes à tous égards. Lohengrin, qu’il vient d’aborder à Munich et fera l’an prochain à Bayreuth est fort bien, mais s’accorderait même d’une voix un peu plus claire. Tamino lui convient encore car la tradition allemande l’a toujours confié à des ténors bien lyriques, les Gedda, Wunderlich ou Jerusalem, et non aux voix baroques claires et légères actuellement en vogue chez nous.

    Les deux airs de Schubert sont de petites merveilles et la présence de Claudio Abbado à la tête du Mahler Chamber Orchestra un plus incontestable !


     
    Korngold réhabilité



    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 61
    Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
    Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35
    Renaud Capuçon, violon
    Rotterdam Philharmonic Orchestra
    direction : Yannick NĂ©zet-SĂ©guin
    CD Virgin Classics 684589 0 3



    Korngold sortirait-il peu à peu chez nous de l’oubli ? Après l’arrivée tardive mais triomphale de la Ville morte à l’Opéra de Paris, voici le Concerto pour violon que propose Renaud Capuçon chez Virgin, après avoir brillamment défendu cette partition peu connue au concert en juin dernier sous la baguette inspirée de Gustavo Dudamel.

    C’est avec l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam et Yannick Nézet-Seguin qu’il a gravé ces pages. On retrouve le somptueux coup d’archet de Capuçon au service d’une musique généreuse, colorée, teintée parfois de quelques échos de music-hall, mais d’une vraie ampleur et d’une très belle écriture. Rappelons que Jascha Heifetz n’avait dédaigné d’en être en 1947 le créateur.

    Quant au concerto de Beethoven, si souvent enregistré, il trouve en Capuçon un interprète à la fois rigoureux, très engagé dans une lecture sincère, exacte, servie par un son miraculeux. Une interprétation qui prend la relève des plus illustres traditions du violon français.


     
    Redécouvrir Schubert



    Franz Schubert (1797-1828)
    Six Moments musicaux D.782
    Allegretto en ut mineur D.975
    Quatre Impromptus op. 90, D.899
    David Fray, piano
    CD Virgin Classics 694489 0 4



    Très forte personnalité de la jeune génération de pianistes internationaux, David Fray nous convie à un irrésistible voyage schubertien, à travers Moments musicaux et Impromptus. Sentiers battus, direz-vous ? Détrompez-vous ! Vous risquez fort d’être surpris, puis attirés, puis séduits. Le Schubert de David Fray est riche de pensée, de sensibilité, brillamment imaginatif sans déraison, bref absolument convaincant dans une approche d’où sont bannies toute superficialité, tout joliesse artificielle.

    Des tempi souvent plus lents que ceux auxquels on est habitués, un travail très en profondeur sur l’accentuation, donnent soudain à ces pages une dimension nouvelle en parfaite logique avec l’ensemble de l’œuvre du compositeur, sonates ou Lieder notamment. C’est d’une très grande richesse. On se sent confronté à la vérité viscérale d’un romantisme douloureux, voire rageur.

    Un Schubert comme on a toujours rêvé de l’entendre et que très peu d’interprètes de toutes disciplines ont su nous apporter.


     
    GĂ©rard MANNONI


     

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