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SELECTION CD 19 avril 2024

SĂ©lection CD novembre 2011



Très grande variété de nouveautés dans cette période entre rentrée et l’avalanche à venir pour les fêtes de noël. Musique vocale, musique de chambre ou instrumentale, un véritable panorama éclectique, à l’image d’une vie artistique optimiste, et deux Coups de cœur au final, pour la pianiste Alice Sara Ott et le Quatuor Ébène.


Le 17/11/2011
GĂ©rard MANNONI
 

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     SĂ©lection CD novembre 2011

    Une voix intelligente



    VĂ©ronique Gens
    Les héroïnes romantiques (3)
    Tragédiennes

    Méhul, Kreutzer, Salieri, Gluck, Gossec, Meyerbeer, Mermet, Berlioz, Saint-Saëns, Massenet, Verdi
    Les Talents Lyriques
    direction : Christophe Rousset
    1 CD Virgin Classics 509907 092725




    Si certaines cantatrices mènent mal leur carrière en s’orientant vers de mauvais choix, ce n’est pas le cas de Véronique Gens. Dans la foulée de ses concerts aixois, ses deux premiers enregistrements d’Héroïnes romantiques avaient connu un très beau succès.

    Le troisième volume confirme l’intérêt indubitable de l’entreprise avec un programme d’airs de tragédiennes à peu près inconnus, à quelques exceptions près. Ariodante de Méhul, Astyanax de Kreutzer, Thésée de Gossec, Roland à Ronceveaux de Mermet, même Henri VIII de Massenet, vous connaissez ?

    La voix de Véronique Gens, aujourd’hui mi-lyrique mi-dramatique et presque aussi mezzo, est idéalement adaptée à ces grands récits et airs à la française. Magnifique et passionnant à tous égards. Aucun excès, aucun dérapage. Les Talents lyriques et Christophe Rousset sont aussi les artisans de la fête.



     
    Netrebko au Met



    Anna Netrebko live at the Met
    Bellini, Prokofiev,Mozart, Donizetti, Verdi, Gounod, Donizetti, Offenbach, Puccini
    1 CD Deutsche Grammophon 477 9303




    L’idée était séduisante de nous donner des extraits de quelques succès remportés par la Netrebko au Metropolitan Opera de New York enregistrés en cours de spectacle. Le résultat est agréable, un peu en deçà de ce qu’il aurait pu être car certains choix sont étranges.

    Ainsi en est-il de l’extrait de Don Pasquale, pas passionnant, de Vedrai carino de Don Giovanni, pas convaincant, du Trio de Rigoletto Ah ! Piu non ragiono ! pas indispensable. En revanche Qui la voce sua soave des Puritains, le duo de Roméo avec Alagna, celui des Contes d’Hoffmann avec Calleja et les deux extraits de la Bohème dont O soave fanciulla avec Beczala donnent une belle idée de ces représentations dont les distributions nous font souvent rêver de ce côté de l’Atlantique.

    La voix est belle, bien en place, le style pensé avec justesse, et il y a ce petit plus d’excitation perceptible dans tout prise en direct. Avec un programme un peu mieux sélectionné, la joie eût été complète.





     
    Petibon telle qu’on l’aime



    Patricia Petibon – Melancolia
    Granados, Montsalvage, Villa-lobos, Nin y Catellanos, Turina, Gimenez, Gomez-Saavedra, Falla, Torroba, Simeon, Bacri
    1 CD Deutsche Grammophon 477 9447




    Sa fantaisie débridée peut être complètement hors de propos. Mais quand elle se libère de manière adéquate, elle peut nous réserver des moments exceptionnels. C’est le cas de ce CD consacré sou le titre Melancolia à des airs ibériques et afro-américains. Ce pot-pourri très varié, intelligemment construit et imaginé, permet à la cantatrice de faire vivre de façon bien personnelle mais avec une force et un sens musical imparables ce répertoire dont elle a compris tous les aspects, et ils sont multiples.

    La voix est certes parfois un peu agressive, comme d’habitude, mais cela raconte toujours quelque chose. Elle ne cherche jamais à copier ce que firent les grandes aînées hispanisantes dans les pages les plus classiques, a toutes les hardiesses dans les pages qui le sont moins et termine sur des mélodies que lui a dédiées Nicolas Bacri avec un engagement assez irrésistible. L’ensemble est original, vrai, décapant. Elle est suivie avec feu par l’Orchestre national d’Espagne que dirige Josep Pons.



     
    À fleur de clavier



    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    33 variations sur une valse d’Anton Diabelli
    Franz Schubert (1797-1828)
    Wanderer Fantasie
    Laurent Cabasso, piano
    1 CD NaĂŻve V 52 82




    Laurent Cabasso est un cas à part dans le monde du piano. Pas trop médiatisé, de nature discrète et sincère, il ne fait pas la carrière fracassante (et parfois fracassée) de certains de ses collègues, mais semble ne jamais intervenir inutilement. Ses disques, couvrant un vaste répertoire allant des romantiques aux grands noms du XXe siècle ont pour beaucoup été couronnés de multiples distinctions.

    Grand chambriste et professeur, sa réflexion semble en évolution constante comme le prouve encore ce disque consacré à Beethoven et à Schubert, avec des œuvres typiquement piège. Mais il nous livre des Variations Diabelli d’une facture très sûre et personnalisée, construite non seulement sur une vraie connaissance du romantisme beethovénien, un romantisme précoce, proche à bien des égards des préoccupations du Siècle des Lumières, mais porteur d’élans irrésistibles vers le futur.

    Avec une sensibilité à fleur de peau canalisée par l’expérience et une connaissance approfondie de la science du piano, un toucher de rêve, des contrastes de dynamique parfaitement élaborés, il joue aussi le redoutable Wanderer Fantasie de Schubert dans une logique la rattachant à toute la thématique de l’errance qui hante Schubert, mais aussi Wagner.

    Avec Cabasso, au-delà du savoir, c’est aussi toujours le cœur qui parle. Une expérience de plus en plus rare aujourd’hui.



     
    Alice au pays de Beethoven



    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Sonate n° 3 en ut majeur op. 2 n° 3
    Sonate n° 21 en ut majeur op. 53 « Waldstein Â»
    Andante favori en fa majeur WAO 57
    Rondo a capriccioso en sol majeur op. 129
    Alice Sarah Ott, piano
    1 CD Deutsche Grammophon 477 9291




    La jeune pianiste Alice Sarah Ott est l’une des plus récentes découvertes du monde pianistique. Elle publie chez Deutsche Grammophon un superbe disque Beethoven qui confirme toutes les espérances mises en elle et notamment après son intégrale des Valses de Chopin.

    Avec ces deux grandes sonates dont la Waldstein, et deux pièces moins souvent entendues, elle entre avec force dans le monde beethovénien le plus exact et le plus complet. Le jeu est franc, solide, le son très ferme sans aucune dureté et il y a partout une fraîcheur, un engagement, une autorité qui impressionnent et séduisent.

    Comment ne pas admirer en outre la profondeur du son, par exemple dans l’Adagio de la Sonate n° 3 en ut majeur ? La Waldstein bénéficie aussi de cette acuité de jugement et de ce jeu d’une vigueur et d’une santé qui ne nuisent jamais à la poésie. Quelle entrée incroyable dans le Rondo final et quelle conclusion dans un élan magnifique ! Du très beau piano, qui mérite un Coup de cœur Altamusica.



     
    Un Mozart en Ebène



    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Quatuor en ré mineur KV 421
    Quatuor en ut majeur KV 465, « des dissonances »
    Divertimento en la majeur KV 138
    1 CD Virgin Classics 50999 07922 2 0




    Pourquoi les interprétations du Quatuor Ebène ne ressemblent-elles à aucune autre ? Pas facile de répondre à cette question qui surgit pourtant dès que l’on écoute cette formation que l’on peut encore qualifier de jeune, au disque ou au concert.

    Des éléments de réponse peuvent se trouver dans ce disque Mozart marqué par une sorte de pureté et de sérénité qui donnent l’impression de nous ramener à l’origine même de cette musique miraculeuse. Qu’il s’agisse du Quatuor en ré mineur KV 421 ou du célèbre Quatuor les Dissonances, les quatre musiciens paraissent avoir fait table rase de tout ce qui a pu être entendu avant, tout repris comme s’ils étaient les premiers à découvrir ces pages.

    Cela ne veut pas dire que tout soit nouveau et jamais entendu de bout en bout, mais plutôt que la démarche générale est celle de sensibilités neuves, approchant les partitions avec autant de respect que de curiosité, une fois encore, comme si elles venaient d’être écrites tout juste pour ces quatre interprètes. La sonorité a des limpidités superbes, le phrasé et les tempi une énergie sans violence mais pleine de sève.

    Bref, c’est très beau, sans rien renier des grands maîtres, mais en étant parfaitement autre.


     
    GĂ©rard MANNONI


     

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