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SELECTION CD 29 mars 2024

SĂ©lection DVD mai 2012



Lyrique et danse continuent à faire l’actualité du DVD, de New York à Moscou en passant par Aix-en-Provence. Un voyage bien diversifié et stimulant entre la Traviata où Natalie Dessay déjoue les pronostics, un Comte Ory éblouissant en provenance de l’autre côté de l’Atlantique, une Adrienne Lecouvreur de référence d’outre-Manche, et une Giselle venue du Bolshoï.


Le 11/05/2012
GĂ©rard MANNONI
 

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     SĂ©lection DVD mai 2012

    La victoire de Natalie



    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    La Traviata
    Natalie Dessay (Violetta)
    Charles Castronovo (Alfredo)
    Ludovic TĂ©zier (Germont)
    Estonian Philharmonic Chamber Choir
    London Symphony Orchestra
    direction : Louis Langrée
    mise en scène : Jean-François Sivadier
    Enregistrement : Aix-en-Provence, 2011
    2 DVD Virgin 730798 9




    Dès que l’on sut que Natalie Dessay allait tenter sa chance dans la Traviata, en Amérique d’abord, puis au festival d’Aix-en-Provence, on commença dans les milieux lyriques à proclamer que c’était folie et que le rôle dépassait ses moyens. Ce procès d’intention était fondé sur beaucoup d’ignorance, celle d’une génération qui est née avec la Callas et n’a pas entendu grand chose avant ou ignore ce qui se passait quelques décennies en arrière.

    Longtemps en effet, le rôle de Violetta fut pratiqué par des voix légères, voire par des sopranos coloratures. Quelques noms ? La Tetrazzini, la Melba, la Patti, Christine Nilsson, qui chantait la Reine de la nuit, Fanny Heldy. Elles évoluaient toutes dans un répertoire léger, Gilda, Ophélie, Lucia. Sans parler de Janine Micheau, de Teresa Stich-Randall ou de Mado Robin, à la voix fine comme un vol de moustique.

    En 1947, à Covent Garden, Schwarzkopf mettait un point final avec Violetta à la phase légère de sa carrière et s’ouvrait alors une nouvelle ère, où un autre type de voix allait s’emparer du rôle : Tebaldi, Callas, Caballé, Sutherland – une autre colorature atypique – Freni, qui s’y brûla les ailes car le rôle était trop léger pour elle. Donc pourquoi pas Dessay ?

    Et de fait, en visionnant le DVD des représentations d’Aix, on serait tenté de prendre l’absolu contrepied de ce qui a été dit à leur sujet : nettement bien chantées, même si un ou deux passages nécessiteraient un timbre plus dramatique, mais nettement surjouées en permanence. On a occulté les multiples qualités du chant et mis en exergue un investissement théâtral presque toujours excessif et extérieur, comme si la cantatrice, mise à l’avance en accusation, voulait contrebalancer par une agitation permanente ce qui, disait-on, lui manquerait de voix.

    Dommage qu’elle fasse tant de Dessay. Ce n’était pas la peine. Il lui suffisait de chanter. Excellent Charles Catronovo en Alfredo jeune premier très touchant et très bien chantant, remarquable Germont de Ludovic Tézier, et comprimarii de bonne qualité.

    Louis Langrée dirige avec intelligence et goût et la mignonette mise en scène de Jean-François Sivadier consacre aux codes à la mode sans rien apporter à l’œuvre, sans rien lui enlever non plus.



     
    Un Comte Ory Ă©blouissant



    Gioacchino Rossini (1792-1868)
    Le Comte Ory
    Juan Diego FlĂłrez (Ory)
    Joyce DiDonato (Isolier)
    Diana Damrau (Adèle)
    Stéphane Degout (Raimbaud)
    Michele Pertusi (le Gouverneur)
    Chœurs et Orchestre du Metropolitan Opera de New York
    direction : Maurizio Benini
    mise en scène : Bartlett Sher
    Enregistré lors de la diffusion en direct du 9 avril 2011




    Les distributions du Metropolitan Opera de New York font décidément rêver. Certes, la mise en scène, bâtie d’ailleurs sur des bases très proches de celle de la Traviata d’Aix, même si les costumes sont ici d’époque, est rigolote mais ne bouleverse rien, restant à un premier niveau basique de comédie. Mais les voix ! Quel régal ! Juan Diego Flórez est incroyable de facilité, de qualité de timbre, de musicalité sur toute la tessiture et dans les ornements les plus traîtres.

    Tout comme Joyce DiDonato, Isolier virtuose et hyper-musicien, voix parfaite et technique d’enfer. Tout comme Diana Damrau, épatante à tous égards en comtesse Adèle, vocalises et aigus fulgurants. Tout comme Michele Pertusi, truculent gouverneur. Et tout comme, aussi, les rôles un peu moins en valeur mais importants quand même, celui de Raimbaud, Stéphane Degout qui se révèle en outre bon comédien ou celui, plus discret encore de dame Alice, Monica Yunus.

    Maurizio Benini mène son monde avec dextérité. La diction française va de l’excellent avec Flórez, Pertusi et Degout, au très moyen avec Damrau, en passant par le correct chez DiDonato. L’ensemble est une sorte de Nirvana lyrique pour tous ceux qui aiment le beau chant. Un bonus propose comme toujours des entretiens avec les interprètes.



     
    Heureuse Adrienne



    Francesco Cilea (1866-1950)
    Adriana Lecouvreur
    Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)
    Jonas Kaufmann (Maurizio)
    Olga Borodina (Princesse de Bouillon)
    Alessandro Corbelli (Michonnet)
    Maurizio Muraro (Prince de Bouillon)
    Bonaventura Bortone (Abbé de Chazeuil)
    Chœurs et Orchestre de l’Opéra Royal de Covent Garden
    direction : Mark Elder
    mise en scène : David McVicar
    décors : Charles Edwards
    costumes : Brigitte Reiffenstuel
    2 DVD DECCA 074 3469




    Distribution de rĂŞve pour cette Adrienne Lecouvreur filmĂ©e en novembre et dĂ©cembre 2010 Ă  l’OpĂ©ra Royal de Covent Garden. L’opĂ©ra de Cilea, avec son intrigue compliquĂ©e et mĂ©lodramatique Ă  l’extrĂŞme, offre de beaux rĂ´les Ă  trois personnages au moins et la possibilitĂ© au metteur en scène de mettre en place un « théâtre dans le théâtre Â» spectaculaire et attachant.

    David McVicar ne rate pas on coup et nous donne un XVIIIe siècle parfaitement crédible, certes hyper figuratif, conscient que toute tentative de tirer l’ouvrage vers une autre époque ou de le transposer politiquement lui ferait perdre sa saveur et ce qu’on peut lui trouver de charme. Décors et costumes sont adéquats, habiles, efficaces, n’en déplaise aux tenants du système blue-jean et mitraillettes obligés. Et puis, quels chanteurs !

    La Gheorghiu est ici totalement à l’aise chantant et jouant en grande diva, belle, acceptant certains détails très libertins de la mise en scène avec chic. Kaufmann ne cessera jamais d’étonner. Avec cette technique qui lui permet de distiller des sons piano incroyables et émouvants quand il le veut, alternés avec de somptueux moments de flamboyance vocale, un jeu dramatique exemplaire, il donne un relief absolu au personnage de Maurizio. Olga Borodina est une Princesse de Bouillon opulente, à la voix inégalable encore dans cette tessiture.

    Belle direction tonique et colorée de Mark Elder, seconds rôles biens tenus et captation très réussie de François Roussillon achèvent de faire de ce DVD un must pour tout amateur d’opéra.



     
    Une Giselle russe



    Giselle
    musique : Adolphe Adam
    chorégraphie : Yuri Grigorovich d’après Perrot, Coralli et Petipa
    Avec Svetlana Lunkina, Dmitry Gudanov, Maria Allash et le Corps de ballet du BolchoĂŻ de Moscou
    Orchestre du BolchoĂŻ de Moscou
    direction : Pavel Klinichev
    1 DVD BelAir Classiques BAC074




    La renaissance de la compagnie du Ballet du Bolchoï se manifeste aussi depuis quelques années par la publication de versions des grands ballets du répertoire. Sans apporter aucune révélation fondamentale, cette Giselle montre l’excellent niveau général et la tenue irréprochable d’une compagnie qui ne cessa jamais de produire des stars mais sont les troupes laissaient souvent à désirer après sa grande période de gloire.

    Moins connue que ses illustres collègues Zakkarova ou Lopatkina, Svetlana Lunkina, élève de la grande Maximova, danse le rôle de Giselle depuis ses dix huit ans. Elle en a trente-cinq aujourd’hui et possède donc une solide expérience de la scène de la folie et de l’arabesque penchée du deuxième acte. Sa danse est sobre, efficace, très pure de style, sans aucun des excès dramatiques souvent reprochés autrefois à l’école russe.

    Jolie ligne et jambes fines, beau travail de pieds, elle campe une Giselle sans doute peu originale mais d’une grande pureté. Médaille d’or du concours de la Ville de paris en 1998, Dmitry Gudanov est un Albrecht lui aussi sobre et raffiné. Il n’en fait jamais trop dans le mimodrame et exécute une belle variation du second avec d’impressionnantes cabrioles et deux belles diagonales de brisés-volés.

    La Myrta de Maria Allash est tout aussi rigoureuse, avec des jetés brillants et le Corps de ballet a des alignements et des ensembles parfaits. La version Grigorovitch d’après Coralli, Perrot et Petipa n’est guère différente de celle que réglèrent Génia Polyakov et Patrice Bart pour l’Opéra de Paris. Elle raconte l’histoire de la même manière sans options chorégraphiques opposées.

    Une version de Giselle bien dansée, bien conçue, manquant seulement un peu de personnalité en tous domaines.



     
    GĂ©rard MANNONI


     

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