Ludwig Van Beethoven : oeuvres pour piano |
Intégrale des sonates pour piano
Variations Diabelli Georges Pludermacher, piano
Transart TR101/1 à TR101/10 – coffret 10 cd – Distribution : Abeille Musique
Yves Nat (EMI), Eric Heidsieck (EMI), Michaël Levinas (Adès), Abdel Rahman El Bacha (Forlane) : en un plus de quarante ans, quatre Français ont enregistré la Bible des pianistes dans son intégralité. C'est à la fois peu et beaucoup. Il faut dire que pareille entreprise ne manque jamais d'audace : s'attaquer à un tel sommet, outre de se risquer à ne pas en percevoir toute la complexité, c'est accepter en tout cas la comparaison avec d'illustres aînés qui ont marqué l'histoire du disque, d'Arthur Schnabel (EMI) à Wilhelm Kempff (DG), sans oublier Claudio Arrau (Philips) et Alfred Brendel (Vox et Philips). Aujourd'hui, Georges Pludermacher vient ajouter son nom à cette courte liste de franc-tireurs hexagonaux, avec pour avantage certain de s'y être déjà essayé avec succès il y a une quinzaine d'années, dans l'opus 111 et les Diabelli, parus chez Lyrinx. Pludermacher, mûr pour une intégrale ? On serait tenté de le penser, à l'écoute de ces enregistrements réalisés en public, lors des Flâneries Musicales d'Eté de Reims, en juillet et août 1998. Ce qui frappe d'emblée, c'est l'extrême tenue de l'ensemble, grâce à une approche rigoureuse, sans fards ni fioritures, qui ne laisse rien au hasard. Tempi, rythmes : tout y est à sa juste place dans ce qui apparaît comme une vision architecturale stricte, pour ne pas dire aristocratique, où les angles et points de rupture sont balisés avec sévérité, comme marqués au fer rouge. Une conception résolument didactique, que justifie un Steinway nouvelle manière, muni d'une quatrième pédale harmonique, qui scrute le son dans ses moindres détails, au détriment peut-être de la spontanéité du discours et de la générosité du geste.
Une intégrale qui a au moins le mérite de ne ressembler qu'à elle-même.
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