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SELECTION CD 26 avril 2024

SĂ©lection CD-DVD octobre 2013



Images et sons se complètent. À la splendeur de la danse de la grande ballerine russes Svetlana Zakharova dans les ors du Bolchoï répondent la pureté des chorégraphies de Paul Raylor et la magistrale approche de Chopin par le pianiste Jean-Philippe Collard. Deux DVD et un CD pour nous aider à cheminer au fil de l’automne.


Le 18/10/2013
GĂ©rard MANNONI
 

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     Jeux de jambes et de doigts

    La Bayadère au Bolchoï



    La Bayadère
    musique : Ludwig Minkus
    livret : Marius Petipa et Sergei Khudekov
    rédaction : Yuri Grigorovich
    Ballet du BolchoĂŻ
    Orchestre du Théâtre Bolchoï
    direction musicale : Pavel Sorokin
    chorégraphie : Marius Petipa
    nouvelle version : Yuri Grigorovich
    1 DVD Bel Air Classiques BAC 101




    Filmée dans un Bolchoï restauré ruisselant d’or, cette Bayadère vaut d’abord par la présence de l’incomparable Svetlana Zakharova dans le rôle-titre. C’est une sorte de perfection de danse classique, avec une élégance, une grâce, une subtilité qui donnent toute leur signification à ces codes qui peuvent paraître en d’autres occasions si artificiels. Des bras admirables, une souplesse de liane et une manière de tout rendre expressif, sans aucune des outrances de théâtralité parfois reprochées à l’école russe. Chaque instant est un miracle.

    Elle a pour partenaire Vladimir Lantranov, jeune danseur qui vient tout juste d’être promu Étoile. Il est lui aussi longiligne, très mince, très fluide, puissant sans lourdeur, fin de traits et tient fort bien face à la grande ballerine tout comme face à l’autre belle Étoile dansant Gamzatti, Maria Alexandrovna. Il faut être solide et très doué pour ne pas être englouti dans pareil contexte. Or Lantartov, avec ce physique assez particulier, peut être à la fois touchant et fort, et sa danse a beaucoup de rigueur dans les multiples pièges techniques du rôle de Solor.

    Pour le reste, dĂ©cors et costumes sont richement conçus, sans naturellement Ă©galer en rien ceux de la production Noureev de Paris. Cette « nouvelle version Â» de Grigorovitch est diffĂ©rente de celle de Noureev pour bien des dĂ©tails, mais semblable dans sa structure et pour l’essentiel. Elle n’a pas non plus de quatrième acte et se termine donc avec celui des Ombres.

    Les ballerines sont belles, bien en place, rien à dire sur un travail d’ensemble soigné et même souvent brillant. Le couple Guérin-Hilaire reste toujours la référence pour ce ballet dans la version parisienne en DVD, mais avouons que Madame Zakharova vaut largement qu’on acquière une version supplémentaire !



     
    Paul Taylor Ă  Paris



    Paul Taylor Dance Company in Paris
    Brandeburgs op. 88 (1988)
    chorégraphie : Paul Taylor
    musique : Johann Sebastian Bach
    Beloved Renegade op. 129 (2008)
    chorégraphie : Paul Taylor
    musique : Francis Poulenc
    costumes Santo Loquasto
    Ă©clairages : Jennifer Tipton
    1 DVD Bel Air Classiques BAC 095




    L’univers de Paul Taylor reste l’un des plus prenants de la danse actuelle. En témoigne ce programme enregistré lors du passage de la compagnie à Paris lors des Étés de la Danse 2012. Les deux ballets présentés ont à la fois une belle unité de langage et un propos très différent parfaitement identifiable.

    Le langage chorégraphique de Paul Taylor est sobre, géométrique mais expressif, souvent athlétique dans la rapidité des déplacements et dans le rapport des corps entre eux et toujours très musical. Les costumes sont simples et mettent en valeur l’esthétique des danseurs. On est donc dans une communication directe dont la profondeur du propos ne se dissimule pas derrière d’excessives complications, ce qui touche immédiatement la sensibilité du spectateur.

    Brandeburgs, créé en 1988 sur la musique de Bach, se veut comme une simple illustration des rapports de galanterie entre hommes et femmes. Une sorte de moderne carte du Tendre, une évocation de moments agréables de la vie. Sans être à proprement parler ludique, la chorégraphie a une vivacité allègre qui suit les structures de la musique de Bach. C’est beau et tonique.

    Beloved Renegade est une pièce puis récente, créée en 2008 et d’approche un peu plus complexe dans la mesure où Paul Taylor y évoque certains aspects de la personnalité de Walt Whitman, s’appuyant sur une phrase où le poète dit s’être intéressé autant au corps qu’à l’âme de l’homme. Sur la musique du Gloria de Poulenc se développe une chorégraphie d’une grande force intérieure, remarquablement traduite par les solistes comme Michael Trusnovic et Amy Young et par l’ensemble de la compagnie. La Modern Dance américaine au sommet. Un bonus propose en outre d’intéressants entretiens avec le chorégraphe et avec les solistes.



     
    Collard revisite Chopin



    Frédéric Chopin (1810-1849)
    24 Préludes
    Sonate pour piano n° 2 op. 35 « Marche funèbre »
    Jean-Philippe Collard, piano
    1 CD La Dolce Volta LDV 09 (distribution Harmonia Mundi)




    Ses enregistrements des Ballades et de la Troisième Sonate comptent parmi les références pour ces œuvres. Mais Jean-Philippe Collard n’avait jamais enregistré les 24 Préludes ni la Sonate funèbre de Chopin. Il a fait coïncider cette parution avec une série de concerts donnés courant octobre à Lyon et Paris salle Colonne, série dans l’esprit des vingt-et-un concerts autour de la sonate de Liszt qu’il donna en 2011.

    Il avoue avoir toujours été un peu effarouché par l’investissement émotionnel total et profond exigé par les Préludes. C’est peut-être pourquoi il les aborde aujourd’hui avec tant d’élan, de passion, avec aussi une connaissance qui semble maintenant absolument approfondie de tous les avatars de l’âme humaine exprimés dans ces pages.

    Avec une sonorité magistrale aussi maîtrisée dans les déploiements fastueux du vingt-quatrième prélude que dans les couleurs intimistes, voire minimalistes de certains autres, il passe de la passion à l’angoisse, de la rêverie au doute, de la méditation au combat, bref par toutes les variations de ce que l’âme romantique exprime ici.

    Il ne s’agit pas d’une sĂ©rie de tableaux de genre, mais bien du flux continu qui, comme celui de la marĂ©e et selon Shakespeare, fait varier les « affaires des hommes Â». Un mĂŞme ocĂ©an du calme Ă  la tempĂŞte, dans le kalĂ©idoscope des couleurs et des formes que veulent bien lui donner la lumière du soleil ou les noirceurs de l’orage. C’est passionnant, d’un investissement magnifique et d’une fascinante sincĂ©ritĂ©.

    Tout comme cette approche si intelligemment pensée et vécue de la Sonate funèbre, dont il s’attache à en mettre en relief autant le lyrisme et le nostalgique déroulement belcantiste de certaines phrases que la tumultueuse terreur des passages les plus tourmentés et mortifères. Car il y a bien ces deux aspects dans l’œuvre, le premier étant trop estompé par la plupart des interprètes au bénéfice du second.

    Le thème très mélodique qui interfère dans la Marche funèbre est en particulier déroulé avec une subtilité qui rappelle l’émouvante pureté de ligne de certaines grandes mélopées belliniennes. Chopin tel qu’on aime à l’entendre et un bel exemple de la pleine maturité d’un grand pianiste.

     
    GĂ©rard MANNONI


     

  • Jeux de jambes et de doigts
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