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SELECTION CD 26 avril 2024

Au nord de la symphonie



Dans la géographie du plus riche des genres orchestraux, la symphonie, on néglige trop souvent le courant septentrional. En dépit de la neige, frimas et autres clichés qu'on leur associe trop volontiers, les partitions des compositeurs nordiques sont loin d'être de glace, en témoignent ces symphonies de Nielsen défendues avec flamme par Jukka-Pekka Saraste.


Le 04/10/2000
Stéphane HAIK
 

  • Symphonie n° 3 et 6 de Carl Nielsen
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    Symphonie n° 3 et 6 de Carl Nielsen
    Carl Nielsen
    Symphonie n° 3 "Sinfonia expansiva", Symphonie n° 6 "Sinfonia semplice"
    Anna-Kristiina Kaappola (soprano), Jaakko Kortekangas (baryton), Orchestre symphonique de la Radio Finlandaise, Jukka-Pekka Saraste (direction)
    Finlandia 3984-29714-2 (distr. Warner Classics)


    Le Danois Nielsen serait-il un digne représentant du style pompier ? On pourrait le penser, si l'on ne s'en tenait qu'au premier mouvement de la Symphonie n° 3, aux rythmes "claquant" avec une grande sécheresse, aux couleurs drues, à l'inventivité mélodique engloutie dès les premières mesures dans une masse sonore compacte, aux "inhalations" presque suffocantes. Il faudra donc patienter jusqu'au deuxième mouvement pour prendre toute la mesure de la créativité de Nielsen : sur la base de thèmes de quelques courtes mesures, il construit des développements d'une rare luxuriance harmonique, appuyés par les voix diaphanes d'une soprano et d'un baryton. Mais la clarté de la polyphonie prend rapidement le pas sur la surexposition du rythme propre au premier mouvement ; les deux derniers mouvements confirmeront cette approche jusqu'à en accentuer les caractéristiques à foison. Dans la Symphonie n° 6 - la dernière du cycle -, Nielsen réussit à traiter l'orchestre comme un ensemble de chambre, doté d'une caractérisation particulièrement intelligible de tous les groupes instrumentaux. Ces derniers n'ont de cesse de se faire écho dans un dialogue empli d'accents ironiques, dont le compositeur s'était fait le champion. Un style, fait d'une motricité infaillible et de demi-teintes subtiles, qui influencera toute une génération de musiciens danois du XXe siècle, Per Nørgård en tête. Aux côtés de l'Estonien Järvi, des Scandinaves Schönwandt, Berglund et Salonen, voire de l'Américain Bernstein, le Finlandais Saraste se fraye naturellement son chemin. Ses atouts ? Le souffle dynamique, souvent épique, qu'il sait insuffler à un orchestre d'une parfaite homogénéité dans tous ses pupitres, avec des cordes irradiantes, des bois grinçants et des cuivres taciturnes. Après de longues années de purgatoire que rien ne justifiait, Nielsen revient lentement mais sûrement au premier plan discographique. Tant mieux.

     
    Stéphane HAIK


     

  • Symphonie n° 3 et 6 de Carl Nielsen
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