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SELECTION CD 25 avril 2024

Le piano souple



Après Antonin Benda et Alexandre Boely, la pianofortiste Laure Colladant revient à Joseph Woelfl, un virtuose discret du piano qui a tutoyé Mozart et Beethoven.



Le 27/10/2000
Olivier BERNAGER
 

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    Sonates de Joseph Woelfl
    Joseph Woelfl
    Sonates pour pianoforte opus 6
    Sonates pour pianoforte opus 54 et opus 27
    Laure Colladant, pianoforte (Pianoforte Filippo Molitor, fin XVIIIe, restauré par Johannes Carda)
    2 disques compacts vendus séparément
    Accord (Universal) 465 846 et 465 898


    Né à Salzbourg en 1773, Joseph Woelfl parcourt pendant sa carrière de pianiste virtuose les principales capitales d'Europe dans le droit chemin de Muzio Clementi, et quelques années avant Franz Liszt. Dans sa jeunesse, il habite Vienne, où il noue des relations d'amitié avec Mozart. Pianiste professionnel, il participe à des concours de virtuosité qui seraient tombés dans l'oubli si l'un de ses compétiteurs, en 1799, ne fut autre que Beethoven. Il donna des concerts à Prague, Brno, Leipzig, Berlin Hambourg et Paris où il s'installe en 1801 pour y séjourner quatre ans, avant de choisir résidence à Londres où il triomphe. C'est dans cette ville aussi qu'il meurt en 1815, à l'âge de trente-neuf ans. À côté d'un catalogue d'oeuvres instrumentales et de quelques opéras, Joseph Woelfl a écrit une soixantaine de sonates pour piano, ce qui n'est pas rien.

    Le choix de Laure Colladant s'est porté sur les plus intéressantes. Certes, Woelfl n'a ni le génie de Mozart, ni le souffle de Beethoven, mais il sait conduire de belles mélodies, faire danser ses scherzos, et inventer des finales brillants. L'ensemble de ces pièces constitue un tableau qui touche au plus près le langage instrumental dominant de cette époque. Dans le sillage de Haydn et de Mozart, des compositeurs par centaines pratiquent alors la forme sonate qui est le moule le plus efficace qui soit pour organiser le moindre ersatz d'idée musicale. La facture instrumentale change à toute vitesse : le pianoforte commence à supplanter le clavecin, et en quelques années le concert classique passe des cours aristocratiques aux salons bourgeois. Le très doué Joseph Woelfl incarne cette mutation et c'est rendre justice à un authentique musicien témoin de son siècle que de faire connaître aujourd'hui ses sonates.

    Laure Colladant montre ici un mélange de sérieux et de fantaisie. C'est une vraie musicienne qui sait phraser comme les meilleurs, joue sans jamais brusquer l'instrument, sait rendre le pianoforte expressif, c'est dire qu'elle le ramène à ce pour quoi il a été inventé. Son pianoforte Molitor, restauré par son mari le facteur Johannes Carda, est d'une grande souplesse. Il s'adapte aux moindres nuances, sait être incisif dans les passages forte, possède un halo plein de charme dans les demi-teintes. C'est un instrument de transition idéal. On aimerait l'entendre dans les premières Sonates de Beethoven.


     
    Olivier BERNAGER


     

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