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SELECTION CD 28 mars 2024

Planès l'implacable



Alain Planès poursuit son intégrale Schubert avec des sonates peu jouées (D.850 et D.664). Si le précédent volume avait transporté notre collaborateur Olivier Bernager, Mathias Heizmann reste lui plus perplexe sur cette nouvelle livraison.



Le 17/11/2000
Mathias HEIZMANN
 

  • Sonates de Schubert D.850 et D.664 par Alain Planès
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    Sonates de Schubert D.850 et D.664 par Alain Planès
    Franz Schubert
    Sonates pour piano n° 17 op.53, D.850 et sonates n° 13 op. posth.120, D.664.
    Alain Planes
    1 CD harmonia mundi HMC 901713
    Texte de présentation en français. Enregistré en février 2000. 63,15
    DDD


    Certains disques provoquent plus d'interrogations que de satisfactions musicales. Non qu'ils soient mauvais ou mal construits mais parce qu'ils font de la musique un monde étrangement figé où la question du "Je" a été remplacée par celle de l'oeuvre et de sa réalisation formelle. Ainsi, le dernier enregistrement d'Alain Planes sonne plus comme une démonstration d'intelligence, de maîtrise de la forme et de contrôle de soi que comme une appropriation où le plaisir du jeu se mêlerait au désir, pour engendrer une chose forcément nouvelle.

    Certes, ces deux sonates de Schubert sont fort bien construites : structurellement parlant, elles regorgent de détails trop souvent ignorés et affichent une rigueur rythmique implacable. L'heure n'est pas au laisser aller ou à la complaisance, position évidemment remarquable et impressionnante, mais il y a, dans ce jeu-là, quelque chose d'inhumain en ce qu'il semble évacuer la question du mystère, de l'identification, et, pour finir, du doute. Car ici, tout semble obéir à une volonté extérieure, jusqu'aux résolutions tonales ou aux plus infimes variations de tempo : le piano est clair, coloré et lumineux, mais cette lumière et ces couleurs ont quelque chose de glacé, comme si l'on avait cherché patiemment la teinte idéale et fait appel aux merveilles de la chimie pour en doser les pigments.

    Comment, dans ces conditions, trouver un souffle dramatique ou installer une quelconque attente ? Ces questions, décidément, ne semblent pas prioritaires, et si poésie il y a, elle se trouve surtout dans la mise à nu d'un texte évidemment admirable, et dont la mise à plat est réellement fascinante. Mais les rares moments où Planes abandonne sa démonstration (début du rondo de l'opus 53, les premiers et dernier mouvements de l'opus posthume 120) pour une position plus fragile sont suffisamment intenses pour regretter que les mirages de la maîtrise ne fassent pas place plus souvent aux délices de l'abandon


    Lire aussi :
    La critique du précédent volume
    Notre entretien avec l'artiste



     

     

  • Sonates de Schubert D.850 et D.664 par Alain Planès
     


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