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SELECTION CD 29 mars 2024

La créature de Schumann



Avec ce dernier enregistrement Schumann, le pianiste Jean-Marc Luisada confirme la finesse et l'élégance dont il est coutumier dans Chopin. Ici, il dépeint avec ironie et charme l'univers fantasque et onirique du compositeur. En prime, on découvrira les Variations fantômes, un rare sommet.


Le 28/12/2000
Pauline GARAUDE
 

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     Schumann par Jean-Marc Luisada

    Papillons - Arabesque - Carnaval - Variations fantĂ´mes
    Robert Schumann
    Papillons Op.2 - Arabesque Op.18- Carnaval Op.9- Variations fantĂ´mes
    Jean Marc Luisada (piano)
    1 CD RCA Red Seal (BMG) 74321 786902 DDD


    Sous les doigts de Jean-Marc Luisada , le clavier va se transformer en une scène de bal "vibrante de sons, flambante, bousculée de créatures entrechoquées". D'emblée, le pianiste ouvre la danse avec légèreté : le tempo modéré privilégie la majesté sans verve ni impétuosité. Son interprétation des Papillons est aussi taquine et capricieuse que tourbillonnante et enivrée.

    Son phrasé en est la principale raison tant il se fond avec la dynamique et l'intonation de la courbe musicale : à son sommet, la note est attendue, soutenue par un crescendo presque subito, s'évanouissant aussi vite dans un diminuendo à mi-voix. L'impulsion donnée est d'autant plus virevoltante que la nuance s'accompagne d'accelerandos et de ralentis discrets mais constants, loin de tout rubato vulgaire.

    Horowitz définissait un bon pianiste au timbre de ses 5e doigts. C'est là que réside le secret de J.-M. Luisada. Les extrêmes sont saillants, l'articulation fluide, le discours volubile, le climat intime et révolté à la fois.

    Le Carnaval est plus désinvolte et lancinant. Tous les arpèges aigus, perlés et griffés, font de Coquette et l'Arlequin des personnages espiègles. À l'opposé, se situent Estrella et Florestan, orageux et passionnés par des basses pétulantes et généreuses enserrées dans une rythmique appuyée. Toutefois, les changements de climats ne sont peut-être pas assez contrastés, Schumann n'est-il pas plus fantasque et un peu moins prévisible ?

    L'Arabesque témoigne d'un jeu plus libéré, élégiaque, déclamatoire puis évanescent sur sa fin. Le pianiste conclut admirablement ce disque avec des Variations fantômes animées d'un curieux et captivant mélange de sérénité et d'exaspération. La folie et la démesure schumanienne sont bien là.

    L'ensemble est d'ailleurs à l'image de cette étonnante pochette follement psychédélique habitée d'une sorte de créature mi-femme, mi-papillon, dans un décor de fleurs, nuages, rayons de lumières et libellules. Invité de l'émission d'Olivier Bernager sur France Musiques le mois dernier, Jean Marc Luisada a surpris son monde en déclarant s'identifier totalement à la créature. On comprendra pourquoi en écoutant le disque


     

     

  • Schumann par Jean-Marc Luisada
     


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