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SELECTION CD 19 avril 2024

Garrido enflamme Poppée



On avait pu le constater cet été au Festival de Beaune : Gabriel Garrido est amoureux de Poppée. Nouvelle déclaration du chef argentin, cette fois au disque, mais avec la même flamme et un engagement quasi-physique.


Le 16/01/2001
Roger TELLART
 

  • Garrido enflamme PoppĂ©e
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     Garrido enflamme PoppĂ©e

    Monteverdi : Le Couronnement de Poppée
    Claudio Monteverdi : Le Couronnement de Poppée
    Solistes, Ensemble Elyma, Studio di Musica Antica Antonio Il Verso, direction Gabriel Garrido.
    Un album de 3 disques K617 110/3.


    Acteur désormais incontournable du grand réveil monteverdien, Gabriel Garrido achève avec ce Couronnement de Poppée - reflet, comme les précédents Orfeo et Retour d'Ulysse, de productions scéniques - de nous donner sa vision discographique de la trilogie fameuse.
    On sait les armes du chef argentin dans cet univers fondateur de l'opéra : une ardeur solaire, une humanité qui, jusque sous le masque du mythe (L'Orfeo), se fait l'écho de la " juste plainte " dont le Crémonais se disait épris.
    Dans le Couronnement qui nous raconte les amours adultères de Néron et de Poppée en se gardant bien de moraliser, le travail foisonnant de Garrido tourne à l'atelier de théâtralité. Avec une dimension physique où il fait merveille, quitte à se montrer moins regardant quant au soin apporté à la mise en place et à la musicalité d'ensemble.
    Fort heureusement, le disque permet de corriger les imperfections du live. Et d'abord, à l'orchestre qui chante, séduit, rayonne, loin des approximations déplorées, cet été, lors de la représentation de Beaune.
    Plus exactement, Garrido affiche son goût du défi et du risque et libère un flot de passions bigarrées, contrastées, jusqu'à céder à la tentation de l'exotisme. Une composante qui, avec lui, est toujours plus ou moins présente en toile de fond (citons l'atypique et captivante Nourrice d'Alicia Borgès, dont le timbre cuivré fait merveille dans l'aria Il giorno femminile).
    A présent, on ne demandera pas à cette approche, où l'amour exalté de la vie prévaut sur tout le reste, un bonheur belcantiste absolu. Celui dont était empreint, par exemple, le chant du couple Mireille Delunsch-Anne Sophie Von Otter, stars, cet été encore, du Couronnement entendu à Aix, et qu'il ne faut pas chercher ici dans l'incandescente Poppée de Guillemette Laurens et le Néron sans apprêts de Flavio Oliver.
    Reste, répétons-le, l'arène du drame - pente naturelle de Garrido - où l'ardent jouteur va au bout de lui-même. Et c'est d'ailleurs à cette aune dramatique qu'il faut mesurer l'apport du présent album. Avec, là encore, l'intuition de Garrido, à qui l'on doit le choix d'un Néron masculin, confié, comme il est dit plus haut, au jeune contre-ténor madrilène Flavio Oliver qui enflamme le rôle de ses virulences, réussissant en Latin Lover un brin " macho " une véritable incarnation du personnage. Ne serait-ce que pour cette caractérisation décapante, il faut s'arrêter à ce Couronnement qui interpelle et tourne à l'hymne charnel. Au point qu'on pourra le préférer sans remords au premier enregistrement d'Harnoncourt, référence indiscutable, jusque là, de la discographie de l'oeuvre.

    Lire notre entretien avec Gabriel Garrido

     
    Roger TELLART


     

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