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SELECTION CD 19 avril 2024

Une servante toute nue



Récemment programmée à Paris et actuellement en tournée dans la proche banlieue et en province, la La Finta Cameriera interprétée à la scène par l'équipe d'Antonio Florio fonctionne plutôt bien. Mais une fois enregistré, que reste-t-il d'un opéra bouffe sans costumes ni planches ?


Le 09/03/2001
Yutha TEP
 

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     La Finta cameriera

    de Gaetano Latilla
    Gaetano Latilla : La Finta Cameriera
    Opéra bouffe en trois actes sur un livret de Giovanni Barlocci
    Avec Roberta Invernizzi (Alessandre/Giocondo), Cinzia Rizzone (Bettina), Maria Ercolano (Erosmina), Giuseppe de Vittorio (Dorina), Francesca Russo Ermolli (Filindo), Stefano di Fraia (Moschino), Giuseppe Naviglio (Don Calascione), Pierre Thirion Vallet (Pancrazio).
    2 CD Opus 111
    OPS 30-275/276


    Un peu caché par l'arbre Pergolèse et sa Serva Padrona, La Finta Cameriera de Gaetano Latilla a eu aussi l'infortune de subir la tempête provoquée par la fameuse Querelle des Bouffons. Pourtant, l'accueil mitigé que lui réserva la capitale des Bourbons lors de sa création française en 1752, ne doit pas faire oublier l'immense succès d'une oeuvre qui, créée en 1738, fut reprise dans l'Europe entière pendant plus de 30 ans.

    La Finta Cameriera est un opéra bouffe, nul doute possible. Après quelques mesures, on se surprend à regarder avec inquiétude le minutage de l'oeuvre, à compter sur ses doigts et avec crainte le nombre d'arias da capo qu'il va falloir subir, sans même le secours miséricordieux d'une mise en scène.

    Mais progressivement, la mauvaise humeur se calme et l'on se met même à rire de bon coeur. On s'avoue avec un peu de honte que la musique est bien agréable, et si l'on se serait passé volontiers des reprises de certains airs, si l'on peut trouver une certaine uniformité dans leurs tempi presque immanquablement rapides et leurs colorations orchestrales, on se laisse prendre à la vitalité roborative d'un texte qui résonne des invectives choisies que se lancent à la figue la servante Betta et le très grotesque Don Calascione.

     



    Mais pour animer ce tourbillon invraisemblable (le barbon Pancrazio veut épouser sa servante Alessandra qui est en fait Giocondo travesti en femme de chambre parce qu'il veut épouser Erosmina, la fille dudit barbon, dont le promis est en réalité le ridicule Don Calascione, qui finit par épouser
    la jardinière Dorina : ouf !), il faut des tempéraments, et de comédiens et de chanteurs.

    La Capella della Pietà de'Turchini n'a, en ce domaine, de leçon à recevoir de personne. Distribution drôlissime, presque entièrement italienne, avec une mention particulière pour la voix ravissante et la technique éprouvée de Roberta Invernizzi dans Alessandra/Giocondo, ou pour le Don Calascione plus vrai que nature de Giuseppe Naviglio, ou encore la jardinière épique de Giuseppe "Pino" de Vittorio.

    On regrette cependant que le disque n'ait pas laissé la trace, en Betta, de Roberta Andalou, irrésistible sur scène, et ici remplacée par une Cinzia Rizzone bien moins pétulante. Mais ne soyons pas injuste : ce disque est la réussite d'un ensemble, voix et instruments (une Cappella affûtée et brillante), et d'un chef, Antonio Florio, qui au fil de ses enregistrements, a établi une sorte d'hégémonie sur la musique de cette Naples si particulière.

     

     

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