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SELECTION CD 20 avril 2024

Pas si loin de l'Himalaya



Beethoven a tellement marqué et renouvelé l'écriture pour quatuor à cordes qu'on en oublierait les autres compositeurs qui s'y sont risqués. Mendelssohn est de ceux-là ; et s'il n'a pas égalé Beethoven, le Quatuor Talich vient à propos rappeler que ses pièces sont loin de mériter l'oubli.



Le 12/03/2001
Olivier BERNAGER
 

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     Quatuors de Mendelssohn

    Quatuors opus 44
    Quatuor Talich
    Calliope CAL 9302


    Les seize quatuors de Beethoven ont marqué de leur sceau insurpassable toute la génération qui a suivi sa mort en 1827. Modèles entre tous, ses derniers quatuors, opus 130 à 135, transportent l'imaginaire musical du monde de la forme sonate vers des zones d'expression inouïes jusque-là.

    Pendant un siècle, ces derniers vont constituer un Himalaya sur les pentes duquel peu se risqueront. Les uns tels Liszt ou Berlioz se contentent d'en louer les secrets plutôt que d'en composer eux-mêmes. Mendelssohn et Schumann, au contraire prennent tous les risques en essayant de surpasser le maître.

    En vain. Si d'authentiques chefs-d'oeuvre jalonnent leur production, il n'est pas un seul cycle de quatuors avant les six de Bartok (1928), qui renouvelle le discours musical à un tel niveau.

    La synthèse de la tradition classique et du nouveau langage romantique propre à Mendelssohn que l'on perçoit très nettement dans les trois quatuors opus 44 (1838) ne parvient pas à effacer l'élan qui projette la plupart de ses idées musicales vers Beethoven. Il s'y fracasse, il lui manque la vision grandiose de son prédécesseur. Pourtant, ses mélodies sont d'une grande beauté, et le ton de ces trois quatuors tantôt léger tantôt savant, pas une minute ne lasse l'auditeur.

    Ces remarques, que la littérature musicologique a longuement développées, ne sauraient pour autant détourner l'auditeur de ces pièces : il n'y a ici aucune longueur, le discours est ciselé et sans prétention. Il ne s'égare pas dans un style mondain ou galant, celui-là même qui a injustement constitué la principale attaque contre le compositeur. Habilement construits, ces trois quatuors ont la rage au coeur mais ne sont jamais bavards. Ils sont légers, ils respirent, ils sont humains.

    Les Talich tirent cet opus 44 vers des univers expressifs parfois très tendus qui font oublier la légèreté de nombreux passages. D'une cohérence sonore parfaite, tour à tour incisifs, éloquents (parfois trop ?), sombres, enjoués, ils forcent l'admiration par la maîtrise de leur style, et par des prises d'archet virtuoses.

    Leur vision très affirmée de cette oeuvre parle en sa faveur. En entraînant l'auditeur dans un monde plus dramatique que cette musique n'y invite, le Quatuor Talich se positionne en défenseur d'une oeuvre qui en a bien besoin. Ce n'est pas à déplorer, peut-être même est-ce souhaitable pour réhabiliter un créateur trop méconnu pour ne pas dire trop méprisé.


     
     

     

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