Après l'opéra français, c'est au vérisme italien que s'est attaqué Roberto Alagna pour ce nouvel enregistrement chez EMI Classics. Même si la voix du ténor le plus médiatisé du moment a des chances de gagner encore en puissance, elle est aujourd'hui en plein épanouissement et peut se permettre de surfer sur un très large répertoire.

On avait tant craint pour la carrière de Natalie Dessay que c'est une vraie joie de la retrouver dans si belle forme vocale sur ce disque d'airs d'opéra français proposé par Virgin, dont la parution précède de quelques semaines le retour de la cantatrice sur la scène de l'Opéra Garnier pour l'Ariane à Naxos de Richard Strauss.

Au moment où paraissait l'album The very best of Franco Corelli chez EMI, on apprenait la mort du ténor italien. Aussi vite oublié qu'il avait été adulé, Corelli restera comme l'incarnation idéale du ténor d'opéra italien. Stature d'athlète, visage d'empereur romain, il fit rêver les foules aussi bien en Radames qu'en Pollione, en Mario Cavaradossi qu'en Roméo ou en Des Grieux.

Drôle de programme un peu fourre-tout pour ce nouveau CD de David Daniels accompagné par Craig Ogden, dans un récital « chant et guitare » parfois très langoureux, où le Britannique déploie cependant les merveilles d'un timbre de contre-ténor unique aujourd'hui.

Les compilations et rééditions, voire les « introuvables Â» et les « découvertes Â» concernant Elisabeth Schwarzkopf se sont multipliées ces dernières années. EMI est naturellement en première ligne pour se genre d'opération, son capital étant d'une richesse exceptionnelle en la matière.

Pour une fois, le titre de The very best est parfaitement justifié. Mais y-a-t-il grand mérite à l'avoir réalisé On trouve en effet bien peu de choses qui ne soient pas very best dans la carrière scénique et discographique de Christa Ludwig, comme le prouve le double CD Emi consacré à la plus célèbre mezzo de la seconde moitié du XXe siècle.

A tout juste dix-huit ans – il est né en Arménie en 1985 – Sergei Khachatryan a déjà toutes les qualités d'un musicien et d'un instrumentiste accompli. Lauréat à 15 ans du Concours Sibelius, il semble appartenir à cette race d'interprètes chez qui la musique est une seconde nature, comme en témoigne son enregistrement des concertos de Sibelius et Katchaturian.

En quelques années, Maxime Vengerov a gravi les quelques marches qui permettent à un jeune violoniste de passer du stade de « découverte » à celui de « valeur sûre ». Et ce n'est pas si facile car il faut savoir prouver sa capacité à proposer une approche personnelle et convaincante des grandes oeuvres du répertoire que les aînés ont marquées de leur personnalité.

Premier opéra de Puccini, Le Villi a peu connu les honneurs du disque et guère ceux du spectacle. C'est l'édition du concert que lui consacra Radio France qui permet à cette interprétation de parvenir jusqu'à nous et de nous rappeler l'existence d'une oeuvre de jeunesse un peu hésitante mais non négligeable pour autant.

Le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes et le ténor britannique Ian Bostridge poursuivent leur collaboration schubertienne pour EMI, selon le même principe : une sonate et plusieurs Lieder en regard. Et leurs tempéraments presque opposés se complètent toujours aussi admirablement.