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CRITIQUES DE CONCERTS |
01 novembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Marek Janowski avec la participation du violoniste Roland Daugareil au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Les deux extrêmes du romantisme
Brillante fin d'année pour l'Orchestre de Paris qui accueillait à nouveau à sa tête Marek Janowski pour poursuivre l'intégrale Beethoven. Après une Pastorale ratée, le chef allemand donne une Héroïque bien plus idiomatique. Avec en première partie le Concerto de Dvořak avec Roland Daugareil en soliste, une belle soirée toute romantique.
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Après Gergiev, Janowski. L'Orchestre de Paris additionne les invitations prestigieuses et en bénéficie pleinement. Le programme dirigé par le chef du Philharmonique de Monte Carlo est en outre très adapté à ce qu'il peut apporter aux musiciens français et rassemble deux expressions du romantisme, séparées de quelque quatre-vingts ans.
Tout commence par le Concerto pour violon de Dvořak. Créé en 1883, écrit pour Joseph Joachim, il s'agit d'une oeuvre peu souvent jouée et qui mériterait pourtant de figurer au même rang que les autres grandes pages concertantes pour violon du XIXe siècle. La partie soliste, tout comme la partie orchestrale, est d'une facture parfaite, la thématique inspirée, tout à fait à la hauteur de celle de Mendelssohn par exemple.
Roland Daugareil en est l'interprète à la fois virtuose et sensible, tirant de magnifiques sonorités de son Stradivarius, conscient de l'exacte place que l'oeuvre tient dans l'histoire de la littérature violonistique. L'Orchestre de Paris et Janowski sont des partenaires attentifs, engagés, très présents dans cette belle interprétation.
Remontée dans le temps après l'entracte, avec la 3e symphonie de Beethoven. Cette fois, nous sommes en 1804, autrement dit à l'orée du romantisme, période que beaucoup de musicologues, en Allemagne, préfèrent raccrocher au XVIIIe siècle plutôt qu'au XIXe. Et c'est l'une des nombreuses qualités de l'approche de Marek Janowski que de ne jamais oublier de montrer à la fois d'où cette musique vient et où elle va, tout en respectant son originalité propre.
C'est une question de sonorités, tantôt allégées, tantôt renforcées, de tempi à choisir avec astuce en fonction de l'orchestration de l'instant et de la nature du développement, et aussi de respect du silence qui, bien utilisé, joue son rôle fondamental dans toute oeuvre musicale. Certains choix sont à cet égard magnifiques, qui mettent soudain en relief maints passages souvent laissés un peu dans l'ombre.
L'Orchestre de Paris a suivi toutes ces intentions avec conviction et efficacité, notamment chez les vents, à la musicalité assez grisante.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 08/12/2004 Gérard MANNONI |
| Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Marek Janowski avec la participation du violoniste Roland Daugareil au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Antonin Dvořak (1841-1904)
Concerto pour violon et orchestre en la mineur, op. 53 (1883)
Roland Daugareil, violon
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 3 en mib majeur op. 55, « Eroica » (1804)
Orchestre de Paris
direction : Marek Janowski | |
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