Créé à Berlin le 24 mai 1833 sous la direction du compositeur, Hans Heiling reste l'oeuvre la plus célèbre de Marschner. Le livret, d'Eduard Devrient, d'après un vieux conte populaire, contient tous les ingrédients les plus en vogue à l'époque, particulièrement le fantastique, toujours autant d'actualité depuis la scène de la gorge aux loups du Freischütz de Weber : Hans Heiling, fils de la Reine des esprits souterrains, décide de quitter le monde des esprits par amour pour la jeune villageoise Anna. Cette dernière découvre les origines de Hans et, effrayée, lui préfère Konrad, un simple mortel. Aux noces d'Anna et Konrad, Heiling veut se venger en semant la désolation, mais la Reine apparaît et réussit à calmer son fils, puis le ramène à tout jamais dans l'empire souterrain.
Ce Grand opéra romantique en un prologue et trois actes triomphe jusqu'à l'Opéra de Copenhague et vaut à son auteur le titre de docteur honoris causa de l'Université de Dresde. C'est ce chef-d'oeuvre que l'Opéra du Rhin nous a proposé de redécouvrir dans une nouvelle production, qui est aussi, on a peine à le croire, la création française de l'oeuvre. C'est également et plus que jamais l'occasion de reconsidérer un compositeur guère plus connu que Spohr, Lortzing ou Nicolai, dont le seul tort est d'avoir été encadré par deux des plus grands génies de l'histoire de l'opéra, Weber et Wagner, alors qu'il constitue véritablement le « chaînon manquant » entre les deux, et il n'est en aucun cas exagéré de voir en l'apparition de la Reine des esprits souterrains de Hans Heiling une anticipation de l'annonce de la mort du deuxième acte de la Walkyrie.
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