altamusica
 
       aide















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




SELECTION CD 20 avril 2024

Sélection Noël 2021



Entre deux vagues pandémiques, 2021 n'aura guère été une année plus rassurante que la précédente pour des musiciens toujours sous la menace d'annulations. Tâchons donc d'illuminer un peu les fêtes de fin d'année avec quelques idées de cadeaux (coffrets CD et DVD-Blu-ray), en attendant des moments plus sereins. Prenez soin de vous et de vos proches.
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Decca Eloquence



Le 10/12/2021
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection DistrArt Musique
  • SĂ©lection Praga Digitals
  • SĂ©lection BelAir Classiques
  • SĂ©lection Palazzetto et Accentus
  • SĂ©lection Decca Eloquence
      [ Toutes les parutions ]


  • Les 3 derniers dossiers
  • Les "indispensables" Bach de nos critiques

  • Telefunken Legacy : le nec plus ultra des collections historiques

  • Les dernières parutions pour l'annĂ©e Bach

    [ Tous les dossiers CD ]


     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  •  

     SĂ©lection Decca Eloquence

    Kubelik Mercury





    Rafael Kubelik Chicago Symphony Orchestra
    The Mercury Masters
    Enregistrements : 1951-1953
    10 CD Decca Eloquence 484 3028


    Grâces soient rendues, en cette période de fêtes, au producteur Cyrus Meher-Homji qui, à l’autre bout de la planète et depuis plusieurs années, en marge de son activité principale, passe ses week-ends et une partie de ses nuits sur un catalogue Universal bien mollement honoré en Europe, et propose depuis l’Australie des rééditions à la hauteur des légendes musicales des fonds Deutsche Grammophon, Philips et Decca, à travers ses coffrets Decca Eloquence. Parmi les pépites de cette année 2021, Rafael Kubelik est doublement à l’honneur, d’abord dans sa courte période américaine.

    Au début des années 2010, lorsque Mercury réédita l’essentiel de son catalogue en trois gros cubes d’une cinquantaine de CD peu après la disparition de la productrice Wilma Cozart Fine, ancienne secrétaire particulière de Dorati à Dallas, veuve de l’ingénieur du son Robert Fine, le distributeur se concentra avant tout sur la stéréo. Un choix qui nous priva d’une partie de la discographie de certains chefs, Kubelik en tête, qui en marge de ses trois saisons de concerts à la tête du Chicago Symphony (1950-1953), avait gravé douze œuvres (l’équivalent de 9 CD) à l’Orchestra Hall. Avaient été réédités 2 CD dans le coffret n° 1 (CD 1 : Tableaux d’une exposition, Musique pour cordes ; CD 2 : Ma Patrie), et seulement 1 CD ½ dans le coffret n° 2 (CD 14 Métamorphoses d’Hindemith, Pièces op. 16 de Schoenberg ; CD 41 Mozart 38 et Dvořák 9).

    Ce tout nouveau coffret Decca Eloquence (10 CD), Rafael Kubelik Chicago Symphony Orchestra – The Mercury Masters, rĂ©pare cette injustice en proposant la totalitĂ© des gravures studio du maestro dans l’Illinois (captĂ©es au cours de cinq sessions entre avril 1951 et avril 1953), pendant un mandat amĂ©ricain pourri avant tout par la malveillance de la cĂ©lèbre critique locale Claudia « Acidy Â» Cassidy, que la plupart des chefs de l’époque gratifiaient de noms d’oiseaux qu’on taira ici.

    Outre les essentielles gravures précitées (Bartók, Moussorgski et Schoenberg sont extraordinaires), on peut désormais goûter pour la première fois au CD le geste acéré et lyrique du jeune maestro tchèque avec un CSO idéalement affûté dans une Quatrième et une Pathétique de Tchaïkovski très rigoureuses, qui creusent leur sillon avec fermeté mais sans se hâter, une Première de Brahms d’une tension continue (quel feu dans les cordes !), une Symphonie n° 34 de Mozart à l’élan contagieux et le Concerto grosso pour orchestre à cordes et piano d’Ernest Bloch. Ainsi qu’un CD de prises expérimentales en stéréo qui propose aussi une interview de Wilma Cozart Fine en 1996.

    Le tout dans une mono limpide, fabuleusement retravaillée par Thomas Fine, le fils de Bob, d’une qualité inouïe quand on pense aux enregistrements CBS et RCA contemporains sur la Côte Est, déjà en nette amélioration par rapport à la période 78 tours mais d’une finition plus datée. Comme toujours, pochettes d’époque, détails techniques, photos rares et textes de présentation très autorisés (en anglais) augmentent encore la valeur de ces rééditions australes à chérir.



     
    Kubelik Decca





    Rafael Kubelik
    Complete Decca Recordings
    Enregistrements : 1954-1979
    12 CD Decca Eloquence 484 1452


    Après la mono américaine, Rafael Kubelik au tournant de la mono et de la stéréo sur le vieux continent, avec ces Complete Decca Recordings qui reprennent tout ce que le chef tchèque a gravé en studio pour le label bleu et rouge entre 1954 et 1979 (essentiellement entre 1954 et 1958).

    Dans cette boîte de 12 CD avec un appareil critique toujours impeccable, on retrouve les faces enregistrées de retour de Chicago, pour une immense majorité (7 disques ½) avec le Philharmonique de Vienne, d’abord au Musikverein puis à partir de 1956 à la Sofiensaal. Applaudissons le retour, dans des conditions techniques optimales, de faces grisantes par leur mélange d’énergie pure et de couleurs saturées, avec les Wiener de l’après-guerre, encore si teintés du cosmopolitisme de l’ancien monde, cordes acérées et bois qui couinent comme ceux des voisins tchèques ou hongrois.

    Les symphonies de Brahms, au ton rhapsodique, aux emballements très assumés, réapparaissent dans une remasterisation qui, sans accomplir l’impossible concernant une stéréo balbutiante, rend cette intégrale plus audible que jamais, aux côtés de Ma Patrie de Smetana, et de Dvořák merveilleusement enregistrés et plus Mitteleuropa que nature (Symphonie n° 7, n° 9, Concerto pour violoncelle avec Fournier, Danses slaves à se rouler dans les bocages de Bohême), sans oublier une Première de Mahler délicieusement naïve, un Roméo et Juliette de Tchaïkovski à la pointe sèche et une Sinfonietta de Janáček chauffée à blanc.

    Une moitié de disque est consacrée à la Sérénade pour cordes de Dvořák avec le Philharmonique d’Israël – la Symphonie n° 8 enregistrée concomitamment n’a jamais été publiée en raison de cuivres défaillants. Les quatre derniers CD sont remplis par deux enregistrements lyriques tardifs (fin des années 1970) avec la Radio bavaroise : des Joyeuses Commères de Windsor d’Otto Nicolai enlevées jusque dans les petites interventions de Heinz Zednik et Claes Ahnsjö ; et un Freischütz plus fatigué en dépit d’une excellente scène de la Gorge aux loups, avec un René Kollo dans une mauvaise période (laryngé, le vibrato poussif) et une Hildegard Behrens qui feule trop pour la pureté virginale d’Agathe. Pas de quoi entamer notre enthousiasme devant ce coffre aux trésors.



     
    Krauss Decca





    Clemens Krauss
    Complete Decca Recordings
    Enregistrements : 1936-1954
    16 CD Decca Eloquence 484 1704


    Un chef de génie pouvant en cacher un autre, terminons ces chroniques de l’Avent par un troisième coffret Eloquence (16 CD) avec l’intégralité des gravures Decca de Clemens Krauss, chef autrichien lié de toutes ses fibres à la ville de Vienne, authentique aristocrate de la baguette, dont le style chic et choc n’a pas pris une ride, et qui aurait sans doute marqué le disque d’une empreinte plus grande si un infarctus ne l’avait terrassé lors d’une tournée à Mexico en mai 1954, à seulement 61 ans, quelques mois avant que la stéréo ne devienne la nouvelle norme.

    Plus que complaisant avec les Nazis, accourant souvent pour remplacer des collègues chassés par un régime scélérat, il n’en demeure pas moins une légende de l’histoire de l’interprétation. Une majorité d’enregistrements réédités ici sont largement connus, et notamment le cycle (4 CD) de poèmes symphoniques de Richard Strauss – ami du chef qui écrivit pour lui rien moins que le livret de Capriccio –, qui résiste merveilleusement aux années de par son style aiguisé, sa légèreté inouïe et ses coups de griffe qui dénigrent toute emphase au compositeur munichois, dont on retrouve aussi la Salomé de 1954 au Musikverein, l’une des plus transparentes et impressionnistes de la discographie, chantée presque comme du Mozart (Goltz, Patzak, Dermota).

    N’oublions pas pour autant l’une des Chauve-souris (sans dialogues) les plus acidulées de l’histoire du disque, qui devait être dirigée au départ par Josef Krips, forte d’un chaleureux esprit de troupe, et les reconstitutions tout aussi célébrées (et indispensables à tout amateur de musique à trois temps) de programmes viennois du Concert du nouvel an, institution que Krauss fonda au tournant des années 1940. Plus rare et extrêmement bienvenu malgré des chœurs fort laids, un Baron tzigane (lui aussi sans dialogues) moins royalement chanté que celui d’Ackermann, mais au drive viennois incomparable.

    D’autres trésors refont surface : les trois ouvertures Leonore et Fidelio de Beethoven, dernières sessions du chef devant les micros (fin mars 1954 avec les Wiener au Musikverein), nobles et mordantes à la fois ; de l’autre côté de la Manche, sitôt dénazifié (1947-1949), un peu de Wagner et de Strauss (Prélude et Mort d’Isolde éplorés comme jamais, Enchantement du Vendredi saint, Mort et transfiguration avec le London Philharmonic), un bouquet Brahms-Dvořák avec le LSO (Ouverture académique, Variations Haydn, danses hongroises n° 1 et 3, danses slaves n° 3, 5 et 8) ; un Till à la Scala ; ou encore, vestige de l’ancien monde (Berlin, 1936), le trio final du Rosenkavalier (avec Frau Krauss en Marschallin), qui glorifient la musicalité au carrefour des influences du Viennois né au siècle précédent.

    Des faces tirées de l’oubli (et somptueusement rematricées) qui n’empêchent pas d’admirer celles, archi-répandues, consacrées aux concertos n° 2, 4, 5 de Beethoven avec Backhaus à Vienne, à quelques extraits d’opéras (notamment avec la délicieuse Hilde Güden), ou à une Rhapsodie pour alto de Brahms londonienne d’une rare ferveur, avec une Kathleen Ferrier hypnotique. Un coffret pour dépenser vos étrennes, qui paraîtra fin janvier 2022… Joyeux Noël !

     
    Yannick MILLON


     

  • SĂ©lection DistrArt Musique
  • SĂ©lection Praga Digitals
  • SĂ©lection BelAir Classiques
  • SĂ©lection Palazzetto et Accentus
  • SĂ©lection Decca Eloquence
      [ Toutes les parutions ]
     


  •   A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com