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SELECTION CD 06 mai 2024

Sélection Noël 2023



À l’approche des fêtes de fin d’année, Altamusica vous propose comme chaque hiver un petit coup de pouce afin de vous aider à trouver pour vos proches, mélomanes chevronnés ou moins aguerris, quelques idées cadeaux piochées dans les parutions de coffrets CD et de DVD-Blu-ray de l’année 2023, riche notamment en somptueuses rééditions.
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Socadisc (II)




Le 12/12/2023
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection Distrart (I)
  • SĂ©lection Distrart (II)
  • SĂ©lection Palazzetto (I)
  • SĂ©lection Palazzetto (II)
  • SĂ©lection Socadisc (I)
  • SĂ©lection Socadisc (II)
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     SĂ©lection Distrart (II)

    De l’Enfer au Paradis





    Giacomo Puccini (1858-1924)
    Gianni Schicchi
    Misha Kiria (Gianni Schicchi)
    Asmik Grigorian (Lauretta)
    Enkelejda Shklosa (Zita)
    AlexeĂŻ Neklyudov (Rinuccio)
    Il Tabarro
    Roman Burdenko (Michele)
    Asmik Grigorian (Giorgetta)
    Joshua Guerrero (Luigi)
    Andrea Giovannini (Il Tinca)
    Suor Angelica
    Asmik Grigorian (Suor Angelica)
    Karita Mattila (La Zia Principessa)
    Hanna Schwarz (La Badessa)
    Enkelejda Shklosa (La Suora Zelatrice)
    Salzburger Festspiele und Theater Kinderchor
    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    Wiener Philharmoniker
    direction : Franz Welser-Möst
    mise en scène : Christof Loy
    décors : Étienne Pluss
    costumes : Barbara Drosihn
    Ă©clairages : Fabrice Kebour
    préparation des chœurs : Wolfgang Götz & Jörn Hinnerk Andresen
    captation : Michael Bayer
    Enregistrement : Großes Festspielhaus, Salzbourg, août 2022
    Blu-ray C Major Unitel Edition 809004


    La principale originalité du Triptyque présenté à Salzbourg à l’été 2022 était la modification de l’ordre traditionnel Tabarro-Angelica-Schicchi en Schicchi-Tabarro-Angelica afin de suivre Dante sur une trajectoire Enfer-Purgatoire-Paradis. Et il faut reconnaître que le procédé renforce la puissance dramatique de la fin de Suor Angelica, sommet de la soirée au propre comme au figuré, et donne davantage de poids aussi au Tabarro.

    Souvent parent pauvre du triple bill, La Houppelande est ici parée de tous les soins avec son quai de Seine, sa péniche et ses lampadaires plus vrais que nature. Le Philharmonique de Vienne y est en outre d’une subtilité inouïe dans les alliages instrumentaux de Puccini. Toute la soirée, Franz Welser-Möst aiguise les angles à la tête de Wiener de rêve, enregistrés de manière plus frontale qu’à l’ordinaire.

    C’est le volet comique qui perd quelques plumes au nouvel agencement de Christof Loy, comme échoué sur le plateau immense du Grosses Festspielhaus. Les voix ne parviennent à faire ni corps ni troupe dans la vastitude de la chambre mortuaire très dépouillée du vieux Buoso. Même si les proches du défunt s’empiffrent de pasta au lever de rideau, on a connu productions plus désopilantes.

    Quant à Suor Angelica, l’immensité de la scène montre à quel point l’héroïne est étrangère à sa congrégation. La production mise sur l’instinct de tragédienne d’Asmik Grigorian, tout sauf italienne mais aux beaux sons filés et à l’impact puissant en mère en deuil, après une Giorgetta très intense et une Lauretta où son tempérament était ouvertement à l’étroit. La confrontation avec la Zia Principessa vocalement à bout mais tétanisante d’autorité de Karita Mattila restera dans les mémoires, sans parler de l’apparition finale du fantôme de l’enfant décédé, que la réprouvée qui vient de se crever les yeux ne pourra même pas voir avant de mourir.

    Les trois distributions sont honorables, toutes en manque d’italianità, et notamment le Rinuccio un peu délavé d’Alexeï Neklyudov face au Schicchi roublard à souhait mais sans truculence vocale de Misha Kiria. Le Luigi très mâle de Joshua Guerrero est infiniment plus séduisant que le Michele renfrogné de Roman Burdenko dans le volet central. Quant aux religieuses, la plupart n’ont pas la pureté de timbre qu’on aime entendre dans Suor Angelica, mais montrent un bel investissement en scène. Captation efficace et lisible de Michael Bayer, dans une image haute-définition de très belle qualité.



     
    Emportée par la foule





    Leoš Janáček (1854-1928)
    Kátia Kabanová
    Jens Larsen (DikoĂŻ)
    David Butt Philip (Boris)
    Evelyn Herlitzius (Kabanicha)
    Jaroslav Březina (Tichon)
    Corinne Winters (Kátia)
    Benjamin Hulett (Koudriach)
    Jarmila Balážová (Varvara)
    Michael Mofidian (Kouliguine)
    Nicole Chirka (Glacha)
    Ann-Kathrin Niemczyk (Fekloucha)
    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    Wiener Philharmoniker
    direction : Jakub Hrůša
    mise en scène : Barrie Kosky
    décors : Rufus Didwiszus
    costumes : Victoria Behr
    Ă©clairages : Franck Evin
    captation : Felix Breisach
    Enregistrement : Felsenreitschule, Salzbourg, août 2022
    Blu-ray C Major Unitel Edition 809204


    Sensation du festival de Salzbourg 2022, cette Kátia Kabanová nous avait plus marqué par son excellence musicale que par la production un peu paresseuse de Barrie Kosky. La vidéo confirme l’impression d’un spectacle a minima, qui ne s’appuie jamais vraiment sur le cadre naturel du Manège des rochers, sinon pour y exposer tout du long une foule compacte de dos – des mannequins plutôt que les figurants pressentis au départ, pour qui pareille immobilité durant une heure trois quarts eût été un calvaire.

    C’est dans l’ironie que l’Australien brille le plus, ici dans la relation sado-maso entre Kabanicha et le vieux Dikoï, en slip rouge, promené en laisse, à qui l’on fourre une saucisse dans le bec quand il fait bien le beau. En gros plan, la fiole d’alcool qu’on lui vide dans la bouche prend des airs cracra de douche dorée qu’elle n’avait pas en salle. Le plus beau moment du spectacle reste probablement la chansonnette nocturne de Koudriach, la pierre de fond de scène vivement éclairée, le jeune amoureux dansant en se transformant progressivement en ombre chinoise.

    La captation de Felix Breisach, pas aidé par des personnages faisant sans cesse les cent pas, ne donne qu’une idée assez vague du rendu en salle, sur la scène exceptionnellement large de la Felsenreitschule. Les situations et enjeux de l’opéra restent clairs, mais de l’étendue lacustre d’une poésie infinie de Robert Carsen à la cour de HLM époque RDA de Christoph Marthaler, Kátia a connu nombre d’incarnations plus marquantes.

    La musique est conforme au souvenir du direct, encore que les micros donnent davantage de densité à la lecture très rubato, aux silences pleins, aux variations de climat subtiles et inquiétantes, de Jakub Hrůša, avec un Philharmonique de Vienne fruité comme jamais, aux cordes blessées et aux bois couinant admirablement leur détresse Mitteleuropa.

    Corinne Winters, saluée comme une révélation, a l’abattage et l’insolence vocale du rôle-titre, et un réel magnétisme en scène. Et si la voix pourrait vite se durcir, elle brille encore d’aigus incandescents. Le Boris de David Butt Philip paraît un peu engorgé mais ne ménage pas non plus sa passion. La Kabanicha d’Evelyn Herlitzius lance des imprécations à réveiller les morts, tout le négatif de Benjamin Hulett, jolie voix claire qui va comme un gant au doux Koudriach. Le seul point faible de la distribution reste la Varvara bien rêche de Jarmila Balážová.

     
    Yannick MILLON


     

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