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SELECTION CD 06 mai 2024

Sélection Noël 2023



À l’approche des fêtes de fin d’année, Altamusica vous propose comme chaque hiver un petit coup de pouce afin de vous aider à trouver pour vos proches, mélomanes chevronnés ou moins aguerris, quelques idées cadeaux piochées dans les parutions de coffrets CD et de DVD-Blu-ray de l’année 2023, riche notamment en somptueuses rééditions.
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Socadisc (II)




Le 12/12/2023
Yannick MILLON
 

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  • SĂ©lection Distrart (II)
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     SĂ©lection Socadisc (II)

    L’autre Karel Ančerl





    Karel AnÄŤerl Edition
    Complete Recordings on Philips and Deutsche Grammophon
    Wiener Symphoniker, Philharmonie tchèque, Berliner Philharmoniker
    Enregistrements : 1955-1962
    9 CD Decca Eloquence 484 3778


    En 2017, Decca Eloquence publiait un petit coffret plastique de 3 CD, Karel Ančerl - The Philips Recordings, qui regroupait toutes les gravures du chef tchèque au Musikverein de Vienne en 1958-1959 (en stéréo) avec les Wiener Symphoniker pour Fontana, collection économique de Philips. En cette année de commémoration du cinquantenaire de sa mort, le label présente cette fois un coffret cartonné triplé en volume (9 CD) sinon en contenu, les 3 disques d’il y a six ans occupant ici 5 CD, avec pochettes d’époque (tantôt des éditions pour l’Allemagne tantôt pour le Royaume-Uni) et les contenus originaux des LP années 1960.

    Notons toutefois que le complément microsillon du premier cahier de Danses slaves – que le chef ne reconfiera jamais aux micros, pas plus que le deuxième d’ailleurs –, sept Danses hongroises de Brahms (5-7, 10, 1-3) par Tibor Paul, a été repris ici pour une première édition au CD. Profil attachant que celui de ce chef quasi contemporain d’Ančerl, dont la forte personnalité faisait souvent des étincelles, comme en témoignent ces danses à la pointe sèche, admirablement fouettées. Après avoir quitté sa terre natale en 1948, le Hongrois passera le reste de sa vie à faire la navette entre l’Europe et l’Australie, dont il avait pris la nationalité.

    Pour le reste, même si les Wiener Symphoniker n’ont pas le miraculeux mélange de précision, d’expression et de couleur de la Philharmonie tchèque – ou de leurs collègues des Philharmoniker, dont ils partagent l’instrumentarium si typé –, au moins cette somme propose-t-elle essentiellement des partitions qu’Ančerl ne devait pas enregistrer pour Supraphon. Chez Tchaïkovski, seule l’Ouverture 1812 fera partie du catalogue pragois du chef. On chérira donc ces lectures acérées et urgentes des trois suites de ballets, de Roméo et Juliette, de la Marche slave ainsi que de la Symphonie n° 4. Quant à la Symphonie du nouveau monde, aux cordes plus denses – mais plus floues – qu’à Prague, elle mérite une vraie réhabilitation pour son ton très sombre.

    Les 4 autres CD de ce coffret anniversaire sont dévolus aux immortelles sessions Deutsche Grammophon : le Requiem de Dvořák et la Symphonie n° 10 de Chostakovitch (excellente mono de 1955 enregistrée à Munich), essentiels pour leur ferveur et leur acuité phénoménale, tous deux avec la Philharmonie tchèque ; enfin le seul enregistrement du chef avec les Berliner : un Concerto pour violon de Stravinski acide et anguleux à souhait avec Wolfgang Schneiderhan, qui là encore est gratifié de son complément LP d’origine, la Sonate pour violon et piano n° 2 de Prokofiev avec Carl Seeman.


    Contenu du coffret ici.



     
    Doráti à Minneapolis :
    Les bandes stéréo





    Antal Doráti
    The Mercury Masters
    Minneapolis Symphony Orchestra
    THE STEREO RECORDINGS
    Enregistrements : 1955-1960
    30 CD Mercury Eloquence 484 4207


    Quelques détails pratiques concernant cette réédition tant attendue de l’intégralité des bandes Mercury d’Antal Doráti avec l’Orchestre de Minneapolis, présentées en deux coffrets distincts : enregistrement mono (1951-1955, 31 CD, voir plus bas), puis stéréo (1955-1960, 30 CD). Contrairement à de nombreux coffrets monographiques Eloquence qui s’ouvrent comme un livre, ces deux-là sont une jolie boîte cloche.

    Par rapport aux trois gros cubes Mercury Living Presence - The Collector’s Edition parus en 2011, 2013 et 2015 qui reprenaient les visuels des éditions CD des années 1990 et leurs couplages remplissant alors autant que faire se peut chaque disque, les albums sont réédités ici dans leur habillage et minutage LP originels. Certains couplages ont donc disparu, non seulement pour les faces gravées avec le London Symphony – qui feront l’objet de boîtes à part –, mais aussi pour les disques entièrement enregistrés dans le Minnesota.

    Ainsi, les Danses slaves de Dvořák, groupées sur un CD sans supplément depuis 1992, retrouvent leur présentation en double album de 1958, avec changement de disque entre la deuxième et la troisième danse du cahier op. 72, suivi comme à l’origine des quatre extraits (Ouverture, Polka, Furiant et Danse des comédiens) de La Fiancée vendue de Smetana.

    Ce fractionnement réduisant beaucoup la durée de chaque disque concerne aussi les six ouvertures de Rossini, découplées d’avec les Verdi LSO ; le combo Petrouchka-Sacre-Quatre études de Stravinski devenu 1 CD Petrouchka (32’) et 1 CD Sacre (30’) ; ou encore les quatre faces Richard Strauss, désormais scindées comme à l’origine en Suite du Chevalier à la rose et Till l’espiègle d’un côté, Don Juan et Mort et transfiguration de l’autre.

    Si les inédits abonderont dans le coffret mono, ils sont ici peu nombreux. L’anthologie Johann Strauss dit proposer pour la première fois sur support physique digital la valse Frühlingsstimmen, qui était pourtant sur l’album Paprika de 1995 et reprise en 2015 dans la Collector’s Edition volume III (CD 3, plage 7) tandis que le second album consacré à la dynastie viennoise affiche une belle moisson de six véritables inédits sur ses huit plages – valses Musique des sphères et Loreley-Rhein-Klänge, polkas Bahn frei! et Éljen a Magyar!, Marche égyptienne, ouverture d’Une Nuit à Venise.

    Autres nouveautés, les Variations libres de Wayne Peterson et le CD 26 complet avec la Symphonie n° 1 de Doráti (beaucoup plus anguleuse que le remake capté sur le vif en 1972 à Stockholm par BIS), son Nocturne et Capriccio pour hautbois et quatuor à cordes, et une interview (16 minutes) du chef en 1975, qui saluait son premier retour comme chef invité à Minneapolis quinze ans après son départ en tant que directeur musical. L’occasion de donner quelques coups de sabot à son prédécesseur Mitropoulos et de rappeler quelques souvenirs de concerts de tournée à Athènes et Bagdad, d’une voix haut-perchée à l’accent coloré.

    Enfin, bien que non dirigé par le chef hongrois, l’album The Magic of Bells qui referme ce coffret stéréo, conçu dans la foulée des volées de cloches et de la canonnade de l’Ouverture 1812, paraît aussi pour la première fois au CD. Le reste est bien connu, et a déjà été largement commenté dans ces colonnes à plusieurs reprises en 2013 et 2015.


    Contenu du coffret ici.



     
    Doráti à Minneapolis
    Les bandes mono





    Antal Doráti
    The Mercury Masters
    Minneapolis Symphony Orchestra
    Chicago Symphony Orchestra
    THE MONO RECORDINGS
    Enregistrements : 1951-1955
    31 CD Mercury Eloquence 484 4064


    Si vous ne jurez que par Celibidache ou Giulini dernières manières, passez poliment votre chemin tant ces bandes risquent de vous violenter par leur son frontal, en pleine lumière, sans fard ni halo artificiel, leurs attaques en piqué, leur reflet de véritables empoignades orchestrales de studio, le tout pourtant sans une once de clinquant. Vous voilà prévenus…

    Et pourtant, s’il ne restait qu’un cadeau 2023, nous ne saurions trop vous conseiller ce coffret Doráti mono, qui représente déjà une somme musicale radicale, mais aussi une exhumation discographique majeure, le nombre d’inédits présentés dans ces 31 CD atteignant des sommets. En effet, sur 52 enregistrements, 37 connaissent ici leur première publication au CD. On fera difficilement mieux en termes de malle aux trésors sous le sapin.

    Longtemps conservées à l’abri des oreilles des discophiles, Mercury ayant toujours privilégié l’avancée technologique sous Wilma Cozart-Fine, les bandes Doráti mono, réduites à la portion congrue (15 enregistrements) dans les coffrets Collector’s Edition des années 2010 mais toutes rééditées ici par le fils de la défunte productrice, Thomas Fine, sont d’une stupéfiante cohésion.

    Sans compter que la mono Mercury, surtout ainsi rematricée, dépasse tout ce qui se faisait ailleurs aux États-Unis ou en Europe au début des années 1950 en termes de précision, de largeur de spectre, d’impact et de définition. Et quel meilleur chef que Doráti pour coller à l’esthétique radiographique du label américain, avec une énergie similaire à celle du concert, propulsant l’auditeur confortablement assis dans son salon à la place du chef ?

    Bien que passé entre les mains successives d’Ormandy (1931-1936) et Mitropoulos (1937-1949), le niveau de préparation aux micros auquel le chef hongrois a réussi à porter le relativement modeste Orchestre symphonique de Minneapolis entre sa prise de fonction et les tout premiers enregistrements réalisés les 19 et 20 février 1951 (Symphonie n° 2 de Borodine et suite de L’Oiseau de feu) tient du miracle.

    Parmi les merveilles de cette boîte à malice, signalons, pêle-mêle : un Carnaval romain d’une virtuosité étourdissante, le premier enregistrement mondial, fiévreux et foisonnant, de Daphnis et Chloé complet, un Triptyque romain et des Vitraux d’église de Respighi d’une profusion millimétrée, une Symphonie n° 40 de Mozart d’une folle intensité et un Sacre du printemps à la partie de timbale finale déchaînée – ces deux derniers annoncés à tort comme inédits au CD, le Stravinski étant dans le Volume II de 2013 (CD 54) et le Mozart dans le petit coffret Eloquence Doráti Mozart & Haydn de 2020 –, un Concerto pour orchestre de Bartók plus caractérisé et saillant que les deux remakes stéréo du chef, une Symphonie fantastique digne d’une BO de monster movie de la Universal, une Italienne de Mendelssohn fouettée au sang…

    Cerise sur le gâteau, les sessions des 8 et 9 janvier 1954 avec le Chicago Symphony où Doráti remplaça Rafael Kubelík démissionnaire suite aux attaques incessantes de la critique Claudia Cassidy. Elles nous valent notamment une suite du Mandarin merveilleux de Bartók d’une cruauté insoutenable, mais aussi un Roméo et Juliette de Tchaïkovski implacable et fatal, jamais reporté jusque-là sur support physique digital. Joyeux Noël !


    Contenu du coffret ici.

     
    Yannick MILLON


     

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