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SELECTION CD 06 mai 2024

Sélection Noël 2023



À l’approche des fêtes de fin d’année, Altamusica vous propose comme chaque hiver un petit coup de pouce afin de vous aider à trouver pour vos proches, mélomanes chevronnés ou moins aguerris, quelques idées cadeaux piochées dans les parutions de coffrets CD et de DVD-Blu-ray de l’année 2023, riche notamment en somptueuses rééditions.
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Socadisc (II)




Le 12/12/2023
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection Distrart (I)
  • SĂ©lection Distrart (II)
  • SĂ©lection Palazzetto (I)
  • SĂ©lection Palazzetto (II)
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  • SĂ©lection Socadisc (II)
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     SĂ©lection Socadisc (I)

    Le retour de Benno





    The Art of Benno Moiseiwitsch
    Enregistrements : 1916-1963
    19 CD Scribendum Argento SC837


    Scribendum est bien connu pour l’opacitĂ© des sources utilisĂ©es pour ses coffrets ne comportant ni appareil critique ni livret d’accompagnement. Pour autant, vu le peu d’empressement de la concurrence Ă  honorer un artiste aussi majeur du cheptel EMI, le principe du « mieux que rien Â» prĂ©vaut pour l’immense Benno Moiseiwitsch, dont on fĂŞte cette annĂ©e le soixantième anniversaire de la mort.

    Jusqu’ici, pour entendre l’essentiel du legs du pianiste, étalé sur presque un demi-siècle, il fallait jongler essentiellement entre les labels Testament, Naxos, APR et Pearl. Scribendum propose au moins d’en regrouper une partie conséquente, avec pour une fois un petit livret comportant les dates et lieux d’enregistrement, sinon un classement identifiable du contenu de ses 19 CD.

    Lorsque Moiseiwitsch pénètre pour la première fois dans un studio à Hayes, dans la banlieue londonienne, le 13 avril 1916, à moins de cinq cents kilomètres fait rage la bataille de Verdun ; vertigineuse plongée dans le passé. Scribendum a rassemblé tous les enregistrements acoustiques du pianiste sur deux disques, y compris les faces de 1925 – dont le Concerto n° 1 de Mendelssohn –, gravées à l’ancienne alors que l’enregistrement électrique commençait à émerger. La bascule est faite à partir de 1927, HMV en profitant pour déplacer ses micros dans la petite salle du fameux Queen’s Hall, vaste auditorium anéanti – et jamais reconstruit – après les bombardements nazis de 1941.

    Né à Odessa en 1890 dans cette Ukraine alors russe qui a vu grandir aussi Nathan Milstein, David Oïstrakh, Sviatoslav Richter ou Emil Gilels, Benno Moiseiwitsch s’installe encore adolescent à Londres. Il s’acclimate parfaitement aux us et coutumes britanniques, apprêté comme un dandy, pratiquant l’humour, le bridge et le poker tel un natif, tout en déroulant son jeu fluide, d’une virtuosité toujours légère, qui opère des miracles jusque dans des arrangements aussi casse-doigts que ceux du Scherzo du Songe d’une nuit d’été ou de la Danse du sabre. L’élégance à l’état pur.



    Pianiste picoreur, il pioche dans les Études, Impromptus, Polonaises et Nocturnes de Chopin, dans les cycles de son ami Rachmaninov, réservant les intégrales aux Préludes – et quels Préludes ! – de Chopin, aux Kreisleriana, Fantasiestücke op. 12 et Scènes d’enfants de Schumann – le Carnaval que l’artiste a pourtant gravé en 1961 n’a pas été retenu ici.

    Ce coffret fourre-tout permet de retrouver l’une de ses partitions fétiches, les Tableaux d’une exposition, où il se fait par deux fois (1945 puis 1961) l’anti-Horowitz, mais aussi trois exécutions (1938, Szell ; 1961, Krips ; 1963, Sargent, un mois avant la mort du pianiste) de L’Empereur de Beethoven, la deuxième montrant un Josef Krips sortant de ses gonds.

    L’essentiel des gravures concertantes exemplaires d’après-guerre avec le Philharmonia n’a pas été oublié : Delius, Rachmaninov et Tchaïkovski n° 1, Beethoven n° 3, Grieg, Schumann, sans oublier des témoignages plus anciens – Rachmaninov n° 2 avec Walter Goehr en studio (que le compositeur trouvait meilleur que son propre enregistrement) puis Malcolm Sargent en concert, Grieg à Manchester avec un Leslie Heward survolté, et l’éblouissant Tchaïkovski n° 2 à Liverpool avec George Weldon – ou contemporains comme un génialement véloce Deuxième Concerto de Saint-Saëns avec Basil Cameron et le London Philharmonic.

    Quels doigts de fée en tout cas dans le Scherzo en mi mineur de Mendelssohn, quel toucher liquide irréel dans le Clair de lune de Debussy de 1946 ou les Jeux d’eau de Ravel, quel rebond incroyable dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini en studio en 1938 avec Cameron – le concert de 1945 avec Adrian Boult sur le CD précédent n’a pas la même effervescence – quel jeu du chat et de la souris dans une grisante Sonate à Kreutzer avec Heifetz !

    En attendant que Warner s’intéresse aux trésors du plus artistocrate des pianistes, voilà un coffret imparfait – les repiquages vont du très correct à l’extrêmement médiocre – mais tout à fait bienvenu pour qui voudrait découvrir l’univers d’un doux excentrique au raffinement d’un autre siècle.


    Contenu du coffret ici.




     
    Les premiers pas de Decca





    DECCA Conductors’ Gallery
    Ernest Ansermet, Eduard van Beinum, Anthony Bernard, Leo Blech, Sergiu Celibidache, Albert Coates, Piero Coppola, Roger Désormière, George Enesco, Grzegorz Fitelberg, Wilhelm Furtwängler, Sir Hamilton Harty, Paul van Kempen, Erich Kleiber, Hans Knappertsbusch, Clemens Krauss, Jean Martinon, Willem Mengelberg, Victor de Sabata, Malcolm Sargent, William Walton, Henry Wood, Carlo Zecchi
    Enregistrements : 1929-1949
    21 CD Decca Eloquence 484 2117


    On ne saurait ménager plus grand contraste en passant de Scribendum à Decca Eloquence en termes éditoriaux, la série pilotée depuis l’Australie par Cyrus Meher-Homji étant un modèle absolu du genre, malgré une certaine flambée inflationniste de ses coffrets depuis quelques années.

    Le titre de cette boîte de 21 CD, DECCA Conductors’ Gallery, renferme un panorama des vingt années de l’ère 78 tours du label britannique, dont on entendra ici les tout premiers pas, dans la merveilleuse session inaugurale du 29 mai 1929 à Chelsea consacrée à Sea Drift de Delius. Un enregistrement de légende – malgré des chœurs fragiles – grâce à Roy Henderson, l’évidence même dans les poèmes de Whitman, sous la direction longtemps non créditée d’Anthony Bernard.

    Beaucoup de gravures avaient déjà fait l’objet de rééditions Eloquence – le merveilleux double album Kleiber-Martinon est repris tel quel – mais on échappe à l’aspect pure compilation grâce à la présence de douze inédits au CD. Dans le détail : ouverture Portsmouth Point de Walton (Anthony Bernard), Suite en cinq mouvements de Haendel (Hamilton Harty) et Purcell (Henry Wood), ouverture de La Scala di seta et suite de La Pisanelle de Pizzetti (Carlo Zecchi), Danses symphoniques de Grieg (Piero Coppola), trois extraits haendéliens (Semele, Alexander’s Feast, Solomon) et Feux d’artifice royaux (Malcolm Sargent), enfin prélude de Hänsel et Gretel et symphonie La Surprise (Leo Blech).

    Parmi les 23 chefs présents dans cette anthologie, bien plus que Hans Knappertsbusch, dont les Wagner d’après-guerre, lyriques et ardents, n’ont pas encore la massivité de la décennie suivante (ses Meistersinger n’auront plus jamais ce pas extrêmement décidé), Leo Blech est celui renvoie le plus à la vieille tradition XIXe, noble, sévère et compassée, tout l’inverse du style virevoltant de Carlo Zecchi, qui règle son crescendo rossinien avec flamme et rigueur.

    La sélection présente aussi une confrontation schumannienne de premier ordre, entre le style prudent, assez métronomique, de Piero Coppola dans la Symphonie n° 1 et les géniales intuitions, doublées d’un rubato intelligent et sensible, de George Enesco dans la Symphonie n° 2. L’occasion également de redire la grandeur de l’Héroïque de Beethoven par Victor de Sabata et le London Philharmonic, formation la plus représentée dans le coffret avec le LSO.

    Davantage que sur les sessions assez connues de Krauss, Ansermet, Van Beinum, Désormière ou Furtwängler – pour la seule Deuxième de Brahms, qui sans être miraculeuse n’a jamais mieux sonné –, on s’attardera sur Celibidache qui ravit dans une suite de Casse-noisette enlevée et de pure féerie, après avoir insupporté dans une Symphonie n° 25 de Mozart à dormir debout.

    La première moitié du coffret aligne les redécouvertes, avec William Walton dirigeant la première version de son Concerto pour alto et son parodique Façade, avec l’autrice des textes Dame Edith Sitwell en récitante. De Walton toujours, Sir Hamilton Harty donne une Symphonie n° 1 aussi fervente que la London Symphony (première mouture) de Vaughan-Williams par le mythique fondateur des Proms Henry Wood, à la manœuvre également dans des Variations Enigma au naturel désarmant.

    Au sommet, l’anthologie russe de deux chefs : Albert Coates et Grzegorz Fitelberg. Le premier, anglais né à Saint-Pétersbourg, notamment pour une Pathétique à fleur de peau, une Danse des bouffons de La Fille de neige et un Gopak de La Foire de Sorotchinski endiablés ; le second pour un jubilatoire Concerto n° 2 de Tchaïkovski avec Eileen Joyce et une suite de Tsar Saltan qui est la vie même.

    Le copieux livret (72 pages) est une mine de photos, de notices biographiques sur chaque chef et d’anecdotes (le tout in english only) qui renforcent le plaisir de ces vingt-cinq heures d’immersion dans l’histoire de l’enregistrement sonore britannique, somptueusement remasterisées par les spécialistes Mark Obert-Thorn, Andrew Hallifax et Ward Marston.


    Contenu du coffret ici.

     
    Yannick MILLON


     

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