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SELECTION CD 28 avril 2024

Sélection Noël 2021



Entre deux vagues pandémiques, 2021 n'aura guère été une année plus rassurante que la précédente pour des musiciens toujours sous la menace d'annulations. Tâchons donc d'illuminer un peu les fêtes de fin d'année avec quelques idées de cadeaux (coffrets CD et DVD-Blu-ray), en attendant des moments plus sereins. Prenez soin de vous et de vos proches.
Joyeux Noël !
Aujourd’hui, Sélection Decca Eloquence



Le 10/12/2021
Yannick MILLON
 

  • SĂ©lection DistrArt Musique
  • SĂ©lection Praga Digitals
  • SĂ©lection BelAir Classiques
  • SĂ©lection Palazzetto et Accentus
  • SĂ©lection Decca Eloquence
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


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     SĂ©lection BelAir Classiques

    Conte communautaire





    NikolaĂŻ Rimski-Korsakov (1844-1908)
    La Fille de neige
    AĂŻda Garifullina (Fleur de neige)
    Yuriy Mynenko (Lel)
    Martina Serafin (Koupava)
    Maxim Paster (Le Tsar BĂ©rendeĂŻ)
    Thomas Johannes Mayer (Mizguir)
    Elena Manistina (Dame Printemps)
    Vladimir Ognovenko (Père Gel)
    Franz Hawlata (Bermiata)
    Maîtrise, Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : MikhaĂŻl Tatarnikov
    mise en scène & décors : Dmitri Tcherniakov
    costumes : Elena Zaytseva
    Ă©clairages : Gleb Filshtinsky
    préparation des chœurs : José Luis Basso
    captation : Andy Sommer
    Enregistrement : Paris, Opéra Bastille, avril 2017
    Blu-ray (ou DVD) BelAir Classiques BAC486


    En avril 2017, La Fille de neige de Rimski-Korsakov entrait enfin au répertoire de l’Opéra de Paris, dans la production très attendue de Dmitri Tcherniakov. Que le plus traditionnalistes se rassurent, il s’agit de l’une des mises en scène les moins polémiques du trublion russe, qui a juste recontextualisé ce conte sur les saisons et la cruauté des hommes dans un univers communautaire mi-traditionnaliste mi-soixante-huitard où Fleur de neige fera le douloureux apprentissage des revers amoureux.

    Sur la vaste scène de Bastille, seule la première partie du prologue est vraiment transposée, dans un studio de danse où les bambins apprennent à se mouvoir sur leurs chants d’oiseaux, et où les rancœurs conjugales de Père Gel et Dame Printemps se soldent par le départ de Snegourotchka chez les Bérendéïs. La suite se passe au milieu de la forêt, dans les caravanes et préfabriqués où cette communauté a élu domicile, toujours prête à festoyer cul nu, une couronne végétale sur la tête, pour célébrer l’arrivée de l’été. Dévolu traditionnellement à un contralto, le berger Lel qui aura les faveurs de Fleur de neige est ici chanté par un contre-ténor viandu, d’une sacrée dégaine entre sa barbe brune et ses longs cheveux blonds très raides.

    Tcherniakov respecte l’esprit de l’intrigue et même la féerie des retrouvailles de l’héroïne et de sa mère au milieu d’arbres qui semblent danser, et ajoute une pointe d’humour sur le Tsar Bérendeï, vieux babacool à catogan qui préfère ses toiles peintes à l’exercice du pouvoir. Une direction d’acteurs millimétrée valide cette approche légèrement décalée, où le tomber de rideau sur la fête qui doit continuer malgré la mort de la jeune fille n’en est que plus grinçant, les communautés finissant souvent par souffrir des mêmes tares que le monde réel qu’elles dénoncent. Un spectacle d’autant plus réussi que l’ouvrage, donné sans coupures, est très long (3h15) pour un opéra folklorique à numéros.

    Joyau du plateau, Aïda Garifullina est une Fleur de neige radieuse, bébé Vichnevskaïa au vibrato ardent, aux aigus adamantins et à la présence à la fois fragile et solaire. Un peu épais, la Dame Printemps d’Elena Manistina et le Père Gel de Vladimir Ognovenko souffrent autant de la comparaison que le Mizguir renfrogné de Thomas Johannes Mayer. On s’amuse beaucoup en revanche aux émissions très caractérisées du Bonhomme Bakoula de Vasily Gorshkov, de la Bonne femme de Carole Wilson et du Tsar de Maxim Paster. Enfin, face à la très dramatique Koupava de Martina Serafin, le berger Lel de Yuriy Mynenko est d’une stupéfiante plasticité dans sa fusion inouïe avec les timbres de l’orchestre.

    En fosse justement, Mikhaïl Tatarnikov opère des prodiges à la tête d’un Orchestre de l’Opéra de Paris à son plus coloré, constamment narratif et enjoué dans ses mélodies populaires, que scande un chœur engagé sinon toujours très précis.



     
    Au cœur du Palais Garnier





    Palais Garnier, un Opéra pour un Empire
    Film de Patrick Cabouat co-écrit avec Stéphane Landowski (2020, 89 minutes)
    DVD BelAir Classiques BAC184


    « L’OpĂ©ra Garnier est un vaisseau fantĂ´me qui navigue entre deux mondes, le Second Empire et la Troisième RĂ©publique Â». Ainsi dĂ©bute la narration du documentaire de Patrick Cabouat, Palais Garnier, un OpĂ©ra pour un Empire, qui s’attache essentiellement Ă  la naissance de l’édifice et Ă  son architecte Charles Garnier (1825-1898). Sous l’égide de NapolĂ©on III, le prĂ©fet de la Seine Georges Haussmann entreprend la modernisation de Paris Ă  marche forcĂ©e. Le 14 janvier 1858, la salle Le Peletier, seul Ă©difice de la capitale dĂ©volu Ă  l’opĂ©ra, est le théâtre d’un attentat contre l’Empereur. Dès lors, dĂ©cision est prise de bâtir un nouveau bâtiment plus sĂ©curisĂ©.

    Charles Garnier, issu d’une famille de petits artisans du quartier Mouffetard, remporte le concours devant son propre professeur Viollet-le-Duc. L’architecte, qui a frĂ©quentĂ© la Villa MĂ©dicis, effectue alors un tour d’Europe et s’inspire des opĂ©ras de Milan, VĂ©rone, Bordeaux, mais surtout de la forme en fer Ă  cheval de la salle Le Peletier. Durant la phase initiale des travaux, il doit lutter contre un terrain gorgĂ© d’eau, et invente le fameux sous-sol immergĂ© qui deviendra rapidement un « rĂ©servoir Ă  fantasmes Â», et notamment l’antre du fameux fantĂ´me de l’OpĂ©ra de Gaston Leroux.

    Dans un style hybride, mi documentaire mi docu-fiction, le film, coproduit par ARTE, analyse les codes sociaux du Second Empire tout en révélant les phases de la construction et les secrets des lieux emblématiques du palais : le Grand Foyer, le Foyer de la Danse, la Rotonde des abonnés, et, chef-d’œuvre absolu, le Grand escalier entouré de baignoires de marbre et d’onyx.

    Après l’inauguration de la seule façade pour l’Exposition universelle de 1867 vient le temps de la Commune et de la Troisième République. Napoléon III, fait prisonnier, mourra sans jamais voir l’opéra terminé, tandis que Garnier doit s’exiler sur la côte italienne, avant de n’être rappelé à Paris qu’à la faveur de la destruction de la salle Le Peletier par un terrible incendie en octobre 1873. L’architecte sera sommé de terminer le chantier de son opéra en un temps record et, comble de cruauté, symboliquement trop lié au Second Empire, payer sa loge pour l’inauguration du 5 janvier 1875.

    Un très beau documentaire de 89 minutes, au master de qualité moyenne, qui mériterait un portage Blu-ray étant donné la somptuosité des lieux filmés.



     
    Yannick MILLON


     

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